Des journalistes venus de toute l’Afrique ont tenté de répondre à l’éternelle question “Y a-t-il un avenir pour la presse écrite ?”, lors d’une conférence, jeudi, aux Assises du journalisme de Tunis. Ils ont expliqué au public comment ils luttaient pour la survie de leurs journaux.

Quatre journalistes de presse écrite ont discuté de l’avenir de la presse écrite généreux en question.

Depuis une trentaine d’année, on se dit que la presse écrite c’est fini. À force de se poser la question, ça va être une prophétie auto-réalisatrice”, annonçait Jacques Rosselin, directeur de l’EFJ, en introduction à la conférence “Y’a t-il un avenir pour la presse écrite d’information ?”. Pour ce dernier, il s’agirait de trouver une nouvelle place à la presse écrite dans le paysage médiatique actuel.

C’est ce qu’essayent de faire Émilie Sueur et ses collègues. Co-rédactrice en chef du quotidien libanais L’Orient le jour, elle dû réfléchir à de nouvelles façon d’attirer des lecteurs, voyant son nombre d’abonnés diminuer. “Être un journal de niche peut être un avantage”, constate la journaliste.

Présent dans une région particulière du monde, il peut apporter son expertise à des sujets et faire de forts choix éditoriaux pour se distinguer du web et des réseaux sociaux. “On essaye de concentrer toute notre énergie sur ce qui va nous différencier des autres”, explique Émilie Sueur. La rédaction de L’Orient le jour organise aussi des conférences, ce qui lui permet de développer la proximité avec ses lecteurs, et de financer une partie de ses coûts.

D’autres solutions pour équilibrer les finances

Tous les États ne financent pas la presse de leurs pays. C’est le cas en Algérie, où le quotidien El Watan lutte pour sa survie : “pour que le papier dure, nous maîtrisons les coûts sur toute la chaîne”, explique Omar Belhouchet, directeur du journal. La rédaction a fait le choix d’investir dans des rotatives en 2011 : depuis, les coûts d’impression sont imbattables.

De nombreux titres de presse se sont créés après la révolution tunisienne, mais ont disparu faute de ‘business model‘”, constate Taïeb Zahar, président du syndicat des éditeurs tunisiens. L’Orient le jour a d’ailleurs mis en place des partenariats avec des banques, dans l’optique d’obtenir un soutien financier pour ses projets les plus important. Se pose alors la question de l’indépendance. Émilie Sueur l’assurait : “Nous avons instauré des règles de partenariat très claires avec les banques, et ces sujets n’ont aucun lien avec l’économie”.

Elise Pontoizeau


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