[RÉSUMÉ] « Des journalistes défricheurs de l’info locale »

Retrouvez l’essentiel de l’événement « Des journalistes défricheurs de l’info locale »

Millie Servant, rédactrice en chef de Climax, développe le modèle de son média. Photo : Sophie Jeanneteau/EPJT

Avec Juliette CABACO-ROGER, journaliste et co-fondatrice de Splann !, Deborah ADOH, journaliste et fondatrice d’endémie, Millie SERVANT, rédactrice en chef de Climax, Raphaël POUGHON, directeur de La compagnie rotative.

Animé par Richard HECHT, membre de l’UCP2F.

 

 

Les enjeux

Des médias locaux fondés sur un modèle alternatif émergent sur le territoire. Splann !, Climax ou encore Endémik cherchent à se rapprocher des citoyens tout en vivant de ces nouveaux modèles, à la fois économiques et éditoriaux.

Ce qu’ils ont dit

Déborah Adoh (journaliste et co-fondatrice d’Endémik, média en ligne) : ​« J’ai pris Endémik sur mon dos et je me suis engagée à faire du journalisme participatif. Je suis allée dans les collèges, les lycées, les médiathèques, les hôpitaux de jour… Je voulais construire avec les citoyens des reportages et connaître leur vision des médias. »

Millie Servant (rédactrice en chef de Climax, média sur l’urgence climatique) : ​« Plusieurs choix éditoriaux pourraient nous décrédibiliser : l’humour, la culture mème et le cynisme. Moi, ça m’interroge que le métier soit hostile à un journalisme qui laisse place aux émotions. »

«Si des petits médias comme nous patinent, c’est parce que les médias plus traditionnels siphonnent le lectorat et les fonds publics d’aide à la presse. »

Juliette Cabaco-Roger (journaliste et co-fondatrice de Splann !, média breton d’enquête) : ​« On enquête en fonction de l’actualité qu’on estime plus urgente, par exemple les sujets environnementaux. Sans les gens sur le terrain, notre travail serait impossible. Grâce à eux, on a déjà une base de travail. »

Raphaël Poughon (directeur de La compagnie rotative, média alternatif) : ​« Les modèles économiques sont en train de changer. Ce sont des micro-modèles pour des micro-médias, mais qui ont des communautés extrêmement engagées.»

À retenir

Si les trois médias présentés au cours de cet atelier divergent sur le plan de leur choix éditorial, tous ont pour ambition principale de se rapprocher des citoyens de leur territoire d’ancrage. Splann ! s’appuie sur les locaux pour enquêter sur la Bretagne, Climax traite des l’urgence climatique sous l’angle du cynisme et Endémik publie les reportages de citoyens rencontrés dans différents établissements (collèges, médiathèques, hôpitaux…). Un modèle pas encore stable pour les journalistes. La plupart écrivent pour d’autres titres, ont un statut complexe d’auto-entrepreneur ou ne bénéficient pas de la carte de presse.

Malgré cette instabilité, ces journalistes partagent le même engagement. Ils mettent désormais tout leurs poids dans la balance pour défricher une information locale utile aux citoyens.

 

Élias INSA (EPJT)

 

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[LE RÉSUMÉ] Diversité dans les rédactions: il reste tant à faire…

Retrouvez l’essentiel de l’événement « Diversité dans les rédactions. Il reste tant à faire… ».

Photo : Coline Poiret/EPJT

Animé par Nordine Nabili, directeur de la formation « Journalisme » à l’Institut des Hautes Etudes des Communications Sociales, avec Emilie Cochaud-Kaminski, journaliste indépendante et ex-bénéficiaire de La Chance, Geoffrey Lopes, journaliste à LCI, ex-bénéficiaire du la Prépa égalité des chances de l’ESJ-Bondy Blog, N’fanteh Minteh, journaliste pour France 3 TV Bretagne et ex étudiante à l’EMI-CFD, Martin Zuber, journaliste indépendant, ex-bénéficiaire de La Chance, Rachel Bertout, responsable de la prépa Egalité des chances de l’ESJ Lille, Pascale Colisson, professeure et chargée de la mission Egalité et lutte contre les discriminations à l’IPJ Dauphine, David Eloy, co-directeur de l’EMI-CFD, Marc Epstein, président de La Chance et Maxime Lefebure, chargé de mission Ressources Humaines à Médiapart.

Les enjeux

La parole est aux jeunes journalistes et aux acteurs du milieu professionnel pour échanger sur la place de la diversité dans les rédactions. Ensemble, ils font état des avancées et surtout des choses qui restent à accomplir pour garantir l’égalité des chances.

Ce qu’ils ont dit

Nordine Nabili : « C’est l’heure de mettre le doigt où ça fait mal. Il y a eu des progrès mais la profession est lente en termes d’égalité. Est-ce que la question de la diversité dans les médias est d’ordre social ou est-ce du marketing pour valoriser les rédactions ? »

Emilie Cochaud-Kaminski : « La question de la confiance en soi est centrale dans ce milieu. J’ai fait les mêmes études que les gens que je retrouve dans les rédactions, mais il y a toujours ce syndrome de l’imposteur.  »

Geoffrey Lopes : « J’ai toujours entendu qu’en tant que journaliste en situation de handicap, j’étais le porte étendard de cette différence. J’ai une part à jouer sur le handicap, c’est vrai. Mais je veux être journaliste et juste faire mon métier. »

N’fanteh Minteh« Je suis fatiguée de voir que la diversité est seulement notre affaire. J’en ai marre de devoir me battre, c’est un enjeu de notre profession qui doit concerner tout le monde. »

Pascale Colisson : « Il faut tout le temps se battre pour instaurer l’égalité dans les écoles de journalisme. C’est un combat quotidien pour protéger les étudiants et pas seulement pour avoir un beau macaron. »

David Eloy : « Dès la création de la formation EMI CFD, la volonté a été de transformer la sociologie de la profession question de l’égalité des chances s’inscrit dans notre démarche. »

Maxime Lefebure : « Il faut déconstruire tout le processus de recrutement pour promouvoir la diversité. Par exemple, on fait attention à la façon dont on rédige nos offres d’emploi car on sait que ça peut influencer sur l’autocensure des candidates et candidats. »

Marc Epstein : « Nous vivons dans un pays où la diversité de la société n’est pas incarnée, que ce soit dans les médias mais également dans les fictions. »

À retenir

Le journalisme est un combat sur une multitude de plans, la diversité est l’un d’eux. C’est dans l’optique de mettre fin à une inégalité des chances récurrente que les acteurs mettent en place des prépa qui accompagnent les étudiants et les jeunes journalistes. Mais une fois au sein des rédactions, ces personnes se sentent parfois réduits au statut de « caution diversité ». En réponse, le message des intervenants est clair : « La diversité ne doit rien rapporter de particulier, elle doit simplement être acceptée. »

Coline Poiret

Les 9 choses à retenir des Assises de Tunis

A l’issue de ces Assises, le bilan semble positif du côté de l’organisation. Avec une belle affluence pendant trois jours, l’événement semble avoir répondu aux attentes. Voici les neuf choses à retenir de cette première édition.

C’est une première édition réussie. Les Assises du journalisme qui se sont tenues du 15 au 17 novembre à Tunis – une première hors de France – ont rencontré un succès tant du côté des professionnels que des particuliers qui ont arpenté pendant ces trois jours les allées de la Cité de la Culture. Des principales thématiques abordées à l' »appel solennel », voici les neuf choses à retenir de cet événement qui connaîtra une deuxième édition en 2020.

 

1. La question des migrants au cœur de l’actualité

La rencontre a été très représentative de l’objectif de ces Assises : montrer les problématiques communes entre les journalistes de différents pays. On peut ainsi souligner l’utilité du débat d’ouverture, qui a rendu possible la confrontation de plusieurs points de vue.

Retrouvez ici l’interview d’Alessandra Coppola, autour de la conférence : « Médias et migrants, quel regard de chaque côté de la Méditerranée ? »

2. Des acteurs variés

Au delà des journalistes, les Assises sont aussi un lieu de rencontre entre les différents acteurs qui font l’actualité. Une conférence a fait la part belle aux startupers, blogueurs et youtubeurs. La question de la relation entre les ONG et les journalistes a également été posée. En résumé, l’événement tente de s’éloigner d’un corporatisme qui peut parfois toucher les journalistes.

Retrouvez ici l’article autour de la collaboration entre les ONG et les journalistes

3. S’informer sur les nouveautés pour les journalistes

Drones, caméras à 360°, réalité virtuelle… L’événement permet de voir et de comprendre les nouveaux outils utilisés dans les rédactions. Les pratiques journalistiques novatrices, comme le fact-checking, ont également été au cœur de certains débats.

Retrouvez ici l’interview avec Peter Cunliffe-Jones, créateur du site de fact-checking Africa Check, et là l’article sur l’utilisation des drones sur les zones de guerre par les journalistes.

4. Un événement mondial

Avec 500 journalistes et trente pays représentés, cette première édition des Assises de Tunis fut un lieu de rencontre unique pour les acteurs du monde de l’information. Comme l’explique Jérôme Bouvier, il n’y a « pas de frontière entre les journalistes. Ils font un même métier, et partagent les mêmes valeurs. »

Retrouvez ici l’interview de Jérôme Bouvier

5. La Cité de la Culture

La Tunisie s’est présentée sous son meilleur jour en accueillant journalistes, conférenciers et visiteurs au sein de cet immense bâtiment. Et malgré le débat qu’a pu susciter sa construction, la majorité des participants aux Assises semblaient plus impressionnés qu’autre chose. Un bon point pour la Cité de la Culture, ouverte il y a quelques mois.

Retrouvez  ici l’article sur la Cité de la Culture, un projet titanesque qui suscite le débat

6. La parole à monsieur Tout-le-monde

Ces assises auront également été l’occasion d’entendre les plus discrets. De nombreux ateliers mettant en avant le journalisme citoyen se sont tenus durant ces trois jours d’Assises. Une initiative louable, tant ces personnes sont habituellement considérées comme des soldats invisibles de l’information.

Retrouvez ici l’article sur les blogs citoyens, ces supports qui donnent la parole à ceux qui ne l’ont pas

7. L’éducation au cœur de l’événement

Ces Assises ont mis en lumière les étudiants et les formateurs. D’une part, l’Ecole publique de journalisme de Tours (Epjt) et l’Institut de presse et des sciences de l’information (IPSI) ont couvert l’événement pendant trois jours, publiant leur contenu sur le magazine La Feuille, mais aussi via leur site internet. D’autre part, de nombreux professeurs ont donné des conférences, notamment sur l’utilité de sensibiliser les jeunes aux médias.

Retrouvez ici la vidéo croisée entre Nicolas Sourisce, directeur de l’école de journalisme de Tours, et Hamida el Bour, directrice de l’IPSI

8. Il y aura un épisode 2

En clôture des Assises internationales du journalisme de Tunis, les organisateurs ont annoncé qu’il y aurait bien une deuxième édition de ce rendez-vous journalistique. Il aura lieu en octobre 2020, toujours à Tunis donc. On ne connaît en revanche pas, pour l’heure, le lieu précis de l’événement.

Retrouvez ici l’article sur la clôture de ces Assises

9. « L’appel solennel » des journalistes en clôture des Assises

Lors de la dernière conférence, les journalistes ont adressé un « appel solennel » aux « dirigeants politiques, aux responsables économiques, aux représentants des syndicats, aux associations et à la société civile. » Ils demandent que la liberté d’expression et la liberté de la presse soient défendues dans leurs pays comme un bien fragile et précieux ».

Dans ce message commun, ils appellent notamment les Etats à « garantir le libre accès aux informations et données publiques » ou encore « la reconnaissance dans tous les pays d’un véritable statut pour les journalistes ».

Retrouvez ici l’appel en intégralité ici

 

Les moments forts de l’édition 2018 des Assises

Samuel Forey reçoit son prix. Photo : Malvina Raud


« Un journalisme utile ? » Ce fut, quatre jours durant, la question centrale de la onzième édition des Assises du journalisme, une nouvelle fois organisée à Tours.
Sur place, les étudiants de l’École publique de journalisme de Tours ((EPJT) se sont mobilisés pour réaliser un suivi en temps réel de l’événement, grâce à un live-tweet permanent ainsi que des résumés de chaque ateliers et conférences. Ils ont également interrogé de nombreuses personnalités du monde du journalisme, sur leur plateau TV ou dans les coulisses. Un journal, La Feuille, a été conçu et distribué tout au long des quatre journées : trois quotidiens de huit pages et un de quatre pages, concocté spécialement pour le Salon du livre. Voici une sélection des articles, enquêtes, résumés et rencontres composant les moments forts de cette édition  2018.

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[LE RÉSUMÉ]  « Atelier école : faut-il former les journalistes ? »

Est-il encore utile de former au journalisme ?
« Il faut que l’école leur apporte le réseau nécessaire pour s’insérer dans la vie active plus facilement. » Photo : Clara Gaillot

Retrouvez l’essentiel de la conférence « Atelier école : faut-il former les journalistes ? ».

Avec Véronique Rosa-Donati, secrétaire générale de la rédaction de TV5 Monde, Nicole Gauthier, directrice du CUEJ (Strasbourg) et Lucie Guesdon, cheffe de projet à la Chance aux concours. Atelier animé par Nicolas Sourisce, journaliste, maitre de conférences en sciences de l’information et de la communication, directeur de l’Ecole publique de journalisme de Tours (EPJT).

 

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[EN RÉSUMÉ] « Le point sur la loi Bloche : des chartes dans toutes les rédactions d’ici 3 mois »

Retrouvez l’essentiel de la conférence « Le point sur la loi Bloche : des chartes dans toutes les rédactions d’ici 3 mois ».

La loi Bloche bouleverse la profession. Photo : Lucie Martin

 

Animé par Loïc Hervouët, (ancien médiateur de RFI, ancien directeur général de l’ESJ de Lille) avec Leïla de Comarmond (présidente de la SDJ des Echos), Sophie Lecointe, (conseillère au cabinet de la ministre de la Culture et de la Communication), Olivier Ravanello (cofondateur d’Explicite), Nathalie Sonnac (membre du CSA), Emmanuel Poupard (SNJ).

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[LE RÉSUMÉ] « Quel libre-arbitre face aux algorithmes ? »

Retrouvez l’essentiel de la conférence : « Quel libre-arbitre face aux algorithmes ? ».

Pour Dominique Cardon, un algorithme c’est comme une recette de cuisine. Les données entrées sont les ingrédients et la suite des instructions c’est la recette. Pour avoir des résultats, il vaut mieux séparer les blancs des jaunes. Photo : Lucie Martin

 

Animé par Thierry Keller, directeur de la rédaction d’Usbek et Rica. Avec Dominique Cardon, sociologue, Médialab de Sciences Po, Alexandre Léchenet, journaliste-entrepreneur, Sylvain Parasie, maître de conférences en sociologie, directeur du Master Communication des Entreprises et Médias Sociaux, Université de Marne-la-Vallée et Benoît Raphaël expert en innovation média, et éleveur de robot.

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[LE RÉSUMÉ] « Fake News et post-vérité »

Retrouvez l’essentiel de la conférence : « Fake news et post-vérité ».

Pierre Ganz a longuement insisté sur la diversité des types de fausses informations. Photo : Lucie Martin

 

Animé par Laurence Benhamou, (AFP). Avec Gérald Bronner, professeur de sociologie à Paris 7 et membre de l’Académie des technologies, Pierre Ganz, vice-président de l’Observatoire de la déontologie des médias, Luc Hermann, producteur, journaliste et directeur de l’agence Premières Lignes et Alexandre Pouchard, journaliste, responsable adjoint des Décodeurs du Monde.

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