[EN PLATEAU] Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin, présidentes du jury 2019

Grandes reporters du Monde, Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin sont présidentes du jury de cette 12ème édition des Assises du Journalisme de Tours. Les deux journalistes sont à l’origine du choix du thème de cette année : « #lesmédias : Tous les mêmes ? ». Benjamin Baixeras et Alice Blain, étudiants à l’EPJT, les ont interviewées.

Interviewées par Benjamin BAIXERAS et Alice BLAIN.

[PORTRAIT] Ariane Chemin, femme du Monde

Il est 11 h 10, ses talons claquent sur le sol de la rédaction du journal, qu’elle traverse d’un pas décidé. Ariane Chemin est difficile à suivre, sans cesse en mouvement.  Un rapide passage à son bureau, « banal » comme elle le qualifie, qu’elle partage avec Florence Aubenas ou son amie Raphaëlle Bacqué.

Au journal Le Monde, elle fait partie de la famille des « grands reporters », mais elle, se définit simplement comme « journaliste ». Pour Ariane Chemin, le travail est le même : « Je n’aime pas certaines oppositions que l’on fait. Cela me parait étrange de toujours vouloir faire ces distinctions. Pour moi, ce qui fait la qualité d’un journaliste, c’est sa curiosité et sa volonté permanente de vouloir sortir des informations. »

Le goût du terrain

Ariane Chemin et Raphaëlle Bacqué présideront cette année le jury des Assises internationales du journalisme. Habituées à écrire à quatre mains pour Le Monde ou pour des livres, elles n’ont pas choisi le thème par hasard : « S’intéresser à la contestation envers les médias nous semblait pertinent, car c’est un phénomène nouveau. Selon moi, le déclencheur a été la dernière élection présidentielle. Certains candidats ont beaucoup critiqué la presse. C’était la première fois que cela arrivait dans une présidentielle », explique Ariane Chemin. Mais pour la journaliste, cela va même au-delà de la simple défiance : « Tout cela participe selon moi à la  montée d’un climat populiste qui ne se limite pas qu’à la France. »

Ariane Chemin est une femme de terrain. Après sept ans au service politique du Monde, sa curiosité la pousse à partir, mais jamais très loin de sa « deuxième maison ». Elle intègre le service grands reporters du journal en 2002 : « J’avais envie de découvrir d’autres choses. Certaines personnes sont plus heureuses en restant dans un domaine qu’elles connaissent, ce n’est pas mon cas. »

Aujourd’hui, elle traite de tous les sujets, sur tous les terrains, et elle aime ça. « Ce qui la caractérise, c’est son éclectisme. Elle aime aussi bien écrire sur la Corse ou sur les coulisses de l’élysée que sur le passage d’un ouragan », confie son amie de longue date et collègue Raphaëlle Bacqué.

Parfois, son travail l’amène un peu plus loin qu’elle ne l’avait imaginé. Le 18 juillet dernier, la journaliste publie dans Le Monde une enquête qui identifie Alexandre Benalla prenant à partie des manifestants place de la Contrescarpe à Paris. Le premier article d’une longue série… « Personne n’avait compris à ce moment qu’Alexandre Benalla n’était pas seulement l’homme qui usurpait une  fonction, mais qu’il était aussi un personnage au cœur de l’Elysée. Au fond, c’est une affaire qui raconte le fonctionnement d’un pouvoir. »

Un combat

Au fil des années, la femme de terrain est aussi devenue une femme de combats. En 2012, dans une série consacrée à l’histoire de son journal, Ariane Chemin revient sur l’année 1978, celle où Le Monde avait offert une tribune au négationniste Robert Faurisson. Un peu plus tard, l’article est repris dans le livre Le Monde, 70 ans d’histoire et le négationniste décide d’attaquer Ariane Chemin et le journal en justice pour diffamation. La journaliste gagnera son procès. « C’est l’une des choses dont je suis la plus fière », confie-t-elle.

En racontant son histoire, elle paraît très calme. Mais son regard, lui, ne perd jamais de sa force. Vincent Martigny est l’un de ses amis proches. Ensemble, ils ont animé pendant un an l’émission « L’Atelier du pouvoir » sur France Culture. Il se souvient du jour du procès : « J’ai vu quelqu’un de très différent de la personne que je voyais tous les jours. Une femme tenace et déterminée à ne pas laisser le mensonge l’emporter. »

Emmanuel Haddek Benarmas 

[EN PLATEAU] Ariane Chemin, grand reporter au Monde

Avec La Communauté, Ariane Chemin, grand reporter au Monde, signe avec sa consoeur Raphaëlle Bacqué une enquête inédite sur la ville de Trappes. Elles racontent la vie au sein d’une ville meurtrie par le chômage et la radicalisation. Dans cette interview, Ariane Chemin revient avec Tiffany Fillon sur l’utilité du grand reportage pour les journaux et les citoyens.

Médiateur, garder le lien avec le public

« Une fois par mois je reprends les commentaires et les reproches des auditeurs »

 

Les médiateurs de presse sont peu connus. Ils ne sont que neuf à exercer ce poste en France. Quatre d’entre eux témoignent de leur expérience et détaillent leur travail au quotidien. 

 

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Les outils du fact-checking

 

L’élection de Donald Trump a révélé au grand jour le pouvoir des fake news. Les journalistes ont senti l’urgence de proposer au public des outils de vérification. Plusieurs médias ont ainsi créé de nouvelles plateformes de fact-checking.

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[ENQUÊTE] En revenir aux faits ?

Antidote aux fake news, le fact-checking, « vérification des faits », obnubile les rédactions. Nouveau projet du Monde : le Décodex, un outil qui évalue la fiabilité des sites d’information.

Les détracteurs s’interrogent sur la légitimité du Décodex à départager les bons des mauvais élèves. Olivier Berruyer a découvert que son site les-crises.fr figurait sur liste rouge et envisage de poursuivre Le Monde en justice pour diffamation. Photo : Martin Esposito

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[EN PLATEAU] Alexandre Pouchard, responsable adjoint des Décodeurs, Le Monde

Alexandre Pouchard, responsable adjoint des Décodeurs au Monde.fr, était sur le plateau de l’EPJT avec Simon Abraham et Mary Sohier, étudiants en journalisme, afin de parler du Décodex, le nouvel outil de fact-checking du journal. Lancé il y a quelques semaines, il propose de lutter contre les fausses informations en classant plus de 600 sites d’information. Ces derniers se voient attribuer une couleur. En vert, le site est jugé crédible. En orange, il s’agit de publications peu fiables. Et enfin le rouge est associé aux sites pas du tout fiables.

[RÉCIT] Les journalistes face au 13-Novembre : « Mon boulot est alors de décrire ce que je ressens »

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La soirée du 13 novembre a mobilisé des dizaines de journalistes dans chaque rédaction. (Capture d’écran BFM TV)

Le 13 novembre au matin, aucun journaliste imaginait être mobilisé le soir même pour couvrir la plus grosse attaque terroriste de France. Retour sur cette soirée spéciale.

Libé est en fête. Dans ses locaux, le journal célèbre son déménagement en présence de plus d’une centaine de personnes. Tous les journalistes sont là. « On avait commencé à boire et à danser », se souvient Luc Peillon, journaliste économique.

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