[LE RÉSUMÉ] Médias et journalisme en Ukraine et Russie : informer en temps de guerre

Retrouvez l’essentiel de l’événement « Médias et journalisme en Ukraine et Russie: informer en temps de guerre ».

Photo : Cem Taylan/ EPJT

Animé par Loïc Ballarini, enseignant-chercheur à l’Université de Rennes 1 et Simon Gadras, enseignant-chercheur à l’Université Lumière Lyon 2, avec Maxime Audinet, chercheur et auteur de Russia Today : un média d’influence au service de l’État russeValentina Dymytrova, enseignante-chercheure en sciences de l’information et de la communication, enseignante à l’Université Lyon 3, Alexander Kondatrov, maître de conférences en science de l’information et de la communication à l’Université Clermont Auvergne.

 

Les enjeux

Depuis le début de la guerre en Ukraine, les paysages médiatiques russe et ukrainien connaissent des reconfigurations importantes. Le brouillage entre sphère politique et médiatique met en danger l’indépendance éditoriale des médias des deux pays. Dans cette guerre de l’information, les médias détournent parfois les codes déontologiques au nom de l’unité nationale.

 Ce qu’ils ont dit

Maxime Audinet : « Depuis le début de la guerre en Ukraine, on observe un assèchement total du paysage médiatique russe. La loi de mars, qui criminalise la propagation de fausses informations sur l’armée, a consolidé cette tendance. Pour s’informer librement, les Russes n’ont d’autres moyens que de trouver des stratégies de détournement.»

« Il faut distinguer les médias publics et les médias d’État. Russia Today est le porte-parole du Kremlin. Des médias comme RFI, n’ont pas le même rapport au pouvoir. Cela s’observe dans la couverture d’événements qui ont un intérêt stratégique pour l’État.» 

Alexander Kondatrov : « En Russie, il n’y a pas de distinction entre les sphères politique et médiatique. Il y a deux types de journalisme : le premier, inspiré du modèle occidental, est un journalisme pour l’intérêt public. En revanche, le deuxième est exercé par des serviteurs de l’État, qui sont prêts à bricoler la vérité pour servir les intérêts de ces dernier. Pour les journalistes proches du pouvoir, couvrir la guerre est un moyen de monter en grade dans leur chaîne.»

« Les médias russes ont tendance à diffuser des spectacles de pouvoir, comme des défilés militaires ou la célébration de la Pâque orthodoxe. C’est une manière de créer des liens avec les spectateurs et de faire adhérer les Russes aux discours du Kremlin. »

Valentina Dymytrova : « En Ukraine, depuis le début de la guerre, il y a une uniformisation des JT. Il y a un alignement entre les discours de Zelensky et les contenus médiatiques. Cela pose la question de l’indépendance éditoriale sous prétexte d’unité nationale.»

« Auparavant, les oligarques avaient le dessus sur la ligne éditoriale des médias. Avec la guerre, l’influence du gouvernement ukrainien a considérablement augmenté. Volodymyr Zelensky utilise les médias pour donner des messages de solidarité. Le pouvoir ukrainien essaye de mettre en place un soft power pour sensibiliser le public international avec la cause ukrainienne. »

À retenir

La guerre en Ukraine a  transformé les paysages médiatiques russe et ukrainien. Alors que les médias russes sont devenus encore plus rigides sur leurs contenus, les médias ukrainiens se sont transformés en une caisse de résonnance du gouvernement sous prétexte d’unité nationale. 

Cem Taylan

[LE RÉSUMÉ] « Un comité d’éthique des médias d’information en France ? »

Un comité d’éthique des médias d’information en France_Cred Laurent Théoret

(Photo : Laurent Théoret)

Retrouvez l’essentiel de la conférence « Un comité d’éthique des médias d’information en France ? »

Animé par Loïc Hervouet, ancien directeur de l’Ecole Supérieure de Journalisme de Lille (ESJ) et ex-médiateur de RFI ; avec Patrick Eveno, président de l’Observatoire de la déontologie de l’information ; Emmanuel Hoog, ancien PDG de l’INA et de l’AFP, chargé de mission sur la création d’un conseil de déontologie de la presse ; Michèle Leridon, membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et Vincent Lanier, premier secrétaire général du SNJ.
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Drones, réalité virtuelle, écrans tactiles… Cinq outils pour les journalistes de demain

Les journalistes utilisent de plus en plus les nouvelles technologies. A limage de Matthew Waite, journaliste à la Deutsche Welle, avec son drone. Crédit : DW/K. Danetzki.

Depuis l’émergence d’Internet, les moyens de s’informer ont considérablement évolué, rendant l’accès à l’actualité presque universel. Cela contraint les journalistes à s’adapter pour suivre le mouvement, au point de rendre les nouvelles technologies indispensables. Présentation de cinq outils qui feront le journalisme de demain.

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« L’espace global de l’information et de la communication est un bien commun de l’humanité »

Nejma Zghidi, psychologue, auteure et comédienne tunisienne, a lu lors de cette soirée quelques extraits de la Déclaration internationale du journalisme.

Lors de la soirée d’ouverture des Assises du journalisme de Tunis, l’ONG Reporters sans frontières (RSF) présentait sa « Déclaration internationale sur l’information et la démocratie ».

 

Pour la soirée du jeudi, « Information et Démocratie », les visiteurs avaient rendez-vous au théâtre du 4ème art, un espace culturel en plein centre-ville de la capitale tunisienne. RSF présentait sa « Déclaration internationale sur l’information et la démocratie : des principes fondamentaux pour l’espace global de l’information et de la communication ».

Pour introduire la soirée, Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, n’y est pas allé par quatre chemins : « Jusqu’à présent, on voyait des journalistes découpés en morceaux au Mexique. Aujourd’hui, on voit ça dans une ambassade. Des régimes despotiques violent les droits des journalistes« . Sous les applaudissements nourris d’une salle comble, il a conclu : « Il ne peut pas avoir de démocratie si les gens ne sont pas bien informés. »

La Commission sur l’information et la démocratie, composée de 25 personnalités de 18 nationalités, a adopté cette déclaration solennelle à l’unanimité après deux mois d’échanges et d’écriture. Les rédacteurs posent ainsi des principes fondamentaux pour « garantir la liberté, l’indépendance, le pluralisme et la fiabilité de l’information, dans un contexte de mondialisation, de digitalisation et de bouleversement de l’espace public« .

La déclaration, un texte de six pages, a été dévoilée le 5 novembre. Pour la faire découvrir au public du Théâtre du 4ème art, Christophe Deloire a invité Nejma Zghidi, psychologue, auteure et comédienne tunisienne. De sa voix clair, cette dernière a lu des extraits de la déclaration.

Elle a commencé par le préambule :  « L’espace global de l’information et de la communication est un bien commun de l’humanité qui doit être protégé comme tel. Son organisation relève de la responsabilité de l’humanité tout entière, par l’intermédiaire d’institutions démocratiques, dans le but de faciliter la communication entre les individus, les cultures, les peuples et les nations, au service des droits humains, de la concorde civile, la paix, la vie et l’environnement« .

Nejma Zghidi a ensuite insisté sur le droit à l’information, « qui consiste en la liberté de rechercher et de recevoir des informations fiables et d’y accéder. L’information ne saurait être considérée comme fiable que si sa collecte, son traitement et sa diffusion sont libres« .

Christophe Deloire a enfin lancé un appel pour clôturer cette présentation et a expliqué que l’objectif de cette déclaration était de « mobiliser tous ceux qui sont attachés à préserver un espace public libre et pluraliste, condition de la démocratie« .

Vous pouvez retrouver en intégralité la déclaration internationale sur l’information et la démocratie sur le site de RSF :

https://rsf.org/sites/default/files/declaration_internationale_sur_linformation_et_la_democratie.pdf

 

Romain Pichon et Ewen Renou

Les Assises du journalisme, ça sert à quoi ?

Jérôme Bouvier et Anne-Claire Coudray, présidente du jury des Assises 2017, lors de la remise des prix de la dixième édition des Assises Internationales du Journalisme, à Tours.

Durant trois jours, du 15 au 17 novembre 2018, la Cité de la Culture de Tunis accueille la première édition des Assises du journalisme hors de France. Un rendez-vous important et nécessaire pour les professionnels de la presse internationale. 

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[LE RÉSUMÉ] Faire vivre l’information locale au niveau national

Animé par Romain Hugon de l’Union des clubs de la presse de France et francophone (UCP2F) avec Françoise David (cheffe du service région de France 2), Jacques Trentesaux (co-fondateur de Médiacités), Frédéric Vézard (directeur adjoint des rédactions du Parisien/Aujourd’hui en France, en charge de l’édition nationale) et Stéphane Frachet (correspondant pigiste Les Échos/Le Parisien).
Faire vivre l'info locale au niveau national
Le rôle des correspondants locaux est déterminant dans le lien entre local et national. Photo : Clara Gaillot. (suite…)

[LE RÉSUMÉ] « Un journalisme utile qui accompagne mes passions »

Journalisme utile, faire vivre ma passionLa presse magazine accompagne les passions des lecteurs. Photo : Clara Gaillot

Retrouvez l’essentiel de la conférence « Un journalisme utile qui accompagne mes passions »

Animé par Antoine Breton (Le Chasseur Français), avec Didier Flacand de Les Clés de la presse, Arnaud Tulipier de France Football et Matthieu Villers de Science et Vie. (suite…)

[LE RÉSUMÉ] L’information, propriété privée ?

Découvrez l’essentiel de la conférence : « L’information, propriété privée ? » Animée par Dominique Gerbaud, ancien Président de RSF. Invités : Aude Lancelin auteur de « Le Monde libre », édition des liens qui libèrent et Laurent Mauduit, auteur de « Main basse sur l’information, éditions Don Quichotte.

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[LE RÉSUMÉ] :
« Francophonie : S’informer dans dix ans en Afrique »

Découvrez l’essentiel de la conférence « Francophonie : S’informer dans dix ans en Afrique ».

La radio est le média roi en Afrique. Photo : Martin Esposito

 

Animé par Jean Kouchner, secrétaire général de l’union internationale de la presse francophone (UPF). Avec Haman Mana, directeur de publication du quotidien Le Jour (Cameroun) et Président de la fédération des éditeurs de presse du Cameroun, Cécile Mégie, directrice de RFI, Sana Sbouai, journaliste et cofondratice d’Inkyfada (Maroc).

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[ENQUÊTE] Les enfants, les grands oubliés des JT

Ils sont un demi-million à s’installer, chaque soir, devant un journal télévisé. Les enfants entre 4 ans et 10 ans visionnent les mêmes images que les adultes. Alors, pourquoi n’auraient-ils pas leur propre émission ? Nos voisins britanniques et allemands ont leurs JT destinés aux enfants depuis plus de trois décennies. En France, les tentatives sont timides, laborieuses ou de courte durée.

Franck-André Rauschendorf, l’un des présentateurs d’Arte Journal Junior. Photo : Capture d’écran d’Arte

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