[INTERVIEW] Emmanuel Hoog : « L’influence de l’État sera nulle »

(Photo: Laurent Théoret)
(Photo: Laurent Théoret)
(Photo : Laurent Théoret)
Animé par Loïc Hervouet, ancien directeur de l’Ecole Supérieure de Journalisme de Lille (ESJ) et ex-médiateur de RFI ; avec Patrick Eveno, président de l’Observatoire de la déontologie de l’information ; Emmanuel Hoog, ancien PDG de l’INA et de l’AFP, chargé de mission sur la création d’un conseil de déontologie de la presse ; Michèle Leridon, membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et Vincent Lanier, premier secrétaire général du SNJ.
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Animé par Patrick Eveno, président de l’Observatoire de déontologie de l’information, avec Pierre Ganz, vice-président de l’Observatoire de déontologie de l’information ; Christel Leca, journaliste et Véronique Richard, membre de la Société des lecteurs du Monde.
En Tunisie, le code de déontologie journalistique est en projet.
Le 9 octobre, Françoise Nyssen, alors ministre de la Culture, annonçait la création d’une mission, présidée par Emmanuel Hoog, pour statuer sur la création d’un conseil de déontologie de la presse. Mission qui a été maintenue après son départ du gouvernement. Cette initiative a été considérée comme une victoire par Jean-Luc Mélenchon, dont la pétition en ligne réclamant ce type d’organe de régulation s’approche des 200 000 signatures. Jean-Luc Martin-Lagardette, qui étudie ce sujet depuis plus de sept ans au sein de l’APCP, l’Association de préfiguration d’un conseil presse a préféré être plus réservé. Selon lui, « cette initiative ne pourrait aboutir que si elle est portée par les médias et souhaitée. Si elle n’émane que du gouvernement, on l’accusera de vouloir museler la presse.«
La place des citoyens est un sujet important dans ce débat. Si le Syndicat national des journalistes (SNJ) prône la création d’un conseil de déontologie, il ne souhaite pas que des représentants du service public y prennent place. Une volonté qui s’oppose aux désirs de plusieurs organisations, comme Acrimed ou l’Observatoire de déontologie de l’information, d’après Pierre Ganz, son vice-président : « Pour être crédible, ce conseil devra réunir les éditeurs de presse et les journalistes, mais aussi les citoyens, même si on ne sait pas encore comment ils pourraient être nommés. » Au-delà des différents points de rupture, la grande majorité des acteurs souhaite que ce conseil n’ait pas de pouvoir répressif. « Le conseil rendra son avis public et c’est déjà très structurant. Ce sera une satisfaction pour le public, avec une procédure plus simple que lors d’un recours en justice », comme l’explique Pierre Ganz.
La Tunisie a fait le choix d’un conseil de la presse qui ne dispose pas d’un pouvoir de sanction contre les journalistes. Les premiers statuts du futur conseil de la presse seront rendus public le 14 janvier 2019, en même temps que le nouveau code de déontologie pour les journalistes du pays. L’objectif, selon Manoubi Marouki, président du comité exécutif du conseil de déontologie tunisien, est de « préserver la liberté de la presse tout en protégeant à la fois les journalistes et le public« .
Ce « tribunal d’honneur » aura avant tout une volonté pédagogique et ses statuts seront prochainement discutés par des juristes, des universitaires, des étudiants en journalisme, etc. D’après lui, « cette instance, en privilégiant l’autorégulation, va améliorer la qualité des productions journalistiques qui baissent depuis quelques années. » L’organe réunira des représentants des citoyens, des propriétaires de titres de presse et des journalistes. Il sera majoritairement financé par les organisations membres, mais également par l’État. Le futur conseil de déontologie sera inspiré des modèles déjà existants, comme c’est le cas en Belgique, où, après dix ans d’existence, les résultats sont très positifs et semblent montrer une amélioration de la confiance du public.
Lucas Beulin
Pour aller plus loin, un extrait du projet de code de déontologie :
Présentation du rapport 2018 de l’Observatoire de la Déontologie de l’Information. Photo : Clara Gaillot
Animé par Patrick Eveno, président de l’Observatoire de la déontologie de l’information. Avec Anne Ponce, directrice de rédaction de La Croix Magazine/Bayard, Fabien Pont, médiateur à Sud-Ouest et Corinne Vanmerris, directrice des études à l’École supérieure de journalisme de Lille (ESJ).
Pixabay/Succo
Découvrez l’essentiel de la conférence « Présidentielle : le règne des communicants ».
Journalistes et communicants, le même univers mais des rôles bien distincts. Photo : Martin Esposito
Animé par Aurore Gorius, journaliste pour le site lesJours.fr, avec Franck Louvrier, ancien conseiller en communication de Nicolas Sarkozy, Arnauld Champremier-Trigano, ancien conseiller en communication de Jean-Luc Mélenchon, Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop, Elisabeth Pineau, journaliste pour Reuters et présidente de l’Association de la presse présidentielle (APP).
Découvrez le résumé de la présentation du rapport annuel de l’Observatoire de la déontologie de l’information (ODI).
Patrick Eveno. Photo : Simon Bolle
Animé par Patrick Eveno, président de l’ODI. Avec Michèle Léridon, directrice de l’information à l’Agence France Presse, Marcel Desvergne, président de l’association des lecteurs, internautes et mobinautes de Sud-Ouest.
Retrouvez l’essentiel de la conférence « L’Observatoire de la Déontologie de l’Information présente son 3e rapport annuel ».
De gauche à droite : Kathleen Grosset, Bernard Angaud, Michèle Léridon, Patrick Eveno (Photo : Apolline Merle)