[INTERVIEW] Alpha Kaba : « Cela tient du devoir du journaliste de témoigner pour les personnes sans voix qui sont encore en captivité ou qui sont décédées »

 Journaliste guinéen réfugié à Bordeaux, Alpha Kaba vient de publier Esclave des milices, voyage au bout de l’enfer libyen aux éditions Fayard. Dans ce livre, il témoigne de l’horreur vécue pendant trois ans lorsqu’il est capturé par des miliciens et réduit en esclavage. 

Alpha Kaba, auteur d’Ésclave des milices, voyage au bout de l’enfer libyen.
(Photo : Lydia Menez / EPJT)

Il y a sept ans vous étiez journaliste en Guinée, qu’est-ce qui vous a amené à fuir votre pays ?

Alpha Kaba. En 2013, je travaillais dans une radio à Kankan qui organisait des émissions interactives autour de la vie sociétale. Nous dénoncions la corruption qui avait lieu dans l’administration locale. Un jour, le président devait se rendre à Kankan. Nous en avons profité pour organiser une émission sur le manque d’électricité, d’eau potable dans la ville, … Des manifestations ont éclaté et nous avons été pointés du doigt par les autorités comme instigateurs de ce mouvement. Notre radio a été pillée et j’ai dû fuir le pays.

Quels traumatismes laisse un tel fléau sur une vie humaine ?

A.K. J’ai été torturé, ligoté, frappé. Il n’y a pas de mot pour décrire ce que j’ai vu et vécu en Libye. Personne ne mérite de vivre ça.

Comment fait-on pour ne pas perdre espoir ?

A.K. C’est tout d’abord ma famille et ma fille qui m’ont permis de tenir. Je n’arrêtais pas de penser à eux. Je me disais qu’elle aurait besoin de revoir son papa. Je discutais aussi avec mes amis sur place, qui comme moi étaient des esclaves, pour ne pas perdre espoir. Ce n’était pas facile d’y croire, d’autant plus quand on subit des tortures quotidiennes. 

Avez-vous eu l’impression de vous dédoubler à un moment donné et d’être en reportage en même temps que vous viviez ce supplice ?

A.K. Au moment même où je vivais la situation, j’avais en tête l’idée de témoigner si je m’en sortais. Cela tient du devoir du journaliste de témoigner, pour les personnes sans voix qui sont encore en captivité ou qui sont décédées. Mais aussi pour attirer l’attention des autorités. Cela m’a permis de tenir, même si mes amis sur place ne savaient pas que j’étais journaliste. J’ai été obligé de le cacher pour ne pas que l’on pense que j’étais venu ici pour enquêter.

Pensez-vous que votre livre va ouvrir les yeux des journalistes occidentaux sur les conditions d’exercice du métier de journaliste sur le continent africain ?

A.K. C’est mon objectif. D’abord ouvrir les yeux du monde et des politiques sur la liberté d’expression, très restreinte dans la plupart des pays africains. Soit les journalistes sont au service de l’État ou alors ils s’exilent. Je suis optimiste. Je pense que ce message va être entendu et que le monde va s’imprégner des réalités journalistiques en Afrique.

Quelle est votre situation professionnelle aujourd’hui ?

A.K. Ce n’est pas facile, je cherche toujours du travail. Je suis diplômé de l’IJBA (Institut de Journalisme Bordeaux-Aquitaine). Je voudrais faire de la radio mais on me dit que mon accent est trop africain. Je suis aidé par des associations, parce que c’est un rêve d’enfant que je souhaite réaliser.

Pensez-vous pouvoir intégrer une rédaction en France ou un groupe d’indépendants à qui vous allez pouvoir apporter votre expérience personnelle et votre expertise sur le sujet ? 

A.K. Il reste toujours de l’espoir et j’ai pour projet d’intégrer une rédaction si l’occasion se présente. Il faut de la patience, c’est ce que j’ai appris en Libye. Je suis en train de mettre en place une association, à l’image de SOS Migrant ou Médecin sans frontière, afin de faire savoir à toute l’Europe que l’esclavage perdure.

Que pensez-vous de la politique migratoire européenne ? 

A.K. Je remercie l’État français pour m’avoir accordé le droit d’asile mais je trouve qu’il y a encore beaucoup de manques d’un point de vue humanitaire. Lorsque tu quittes ton pays, c’est parce que ton Etat est pillé et que tu ne parviens même plus à manger à ta faim. Le règlement Dublin III nous empêche de demander l’asile dans le pays que l’on veut. Ce qui est censé être un droit devient une obligation.

Où en êtes-vous dans vos démarches pour faire venir votre fille auprès de vous ?

A.K. Ma situation n’est pas encore assez stable pour faire venir ma fille. Je n’ai toujours pas d’appartement, je suis hébergé par un étudiant. Je m’occupe d’elle à distance. Elle vit actuellement chez ma grande soeur en Guinée-Bissau. Je lui envoie de l’argent pour la nourriture, les vêtement et sa scolarité en attendant qu’elle me rejoigne. 

Est ce que vous comptez retourner un jour en Guinée ? 

A.K. Même si la France me donne tout, il me faut retourner là-bas, c’est une étape nécessaire dans ma reconstruction. J’aimerais mettre à profit ma formation à l’IJBA, parce que contrairement à la Guinée j’ai eu la chance d’apprendre mon métier à l’école. Je voudrais contribuer à donner une nouvelle image à la presse guinéenne. 

Propos recueillis par Chloé Giraud et Louise Gressier.

[INTERVIEW] Edwy Plenel : « Le pouvoir n’a eu de cesse, avec des relais médiatiques, de caricaturer ce mouvement des Gilets jaunes »

Edwy Plenel est journaliste et président du site d’information Mediapart. Dans son livre La Victoire des vaincus, publié aux Éditions La Découverte, il analyse le mouvement des Gilets jaunes comme une victoire pour le peuple et détaille sa conception du journalisme.

Edwy Plenel, auteur de La Victoire des vaincus. (Photo : Lydia Menez/EPJT)

Diriez-vous queLa Victoire des vaincus est un livre politique plus qu’un livre de réflexion journalistique ?

Edwy Plenel. Le mot politique, au sens partisan, n’est pas l’objet du livre. En revanche, depuis quarante-trois ans que je fais ce métier, je pense que le journaliste est au cœur d’un principe démocratique : le droit de savoir des citoyens. Il y a une forme d’engagement démocratique dans le journalisme. Il a pour fonction de servir un droit qui est plus fondamental que le droit de vote ; parce que si je vote sans savoir ce qui est d’intérêt public, je peux voter à l’aveugle pour mon pire malheur. Ce livre est une réflexion sur l’événement des Gilets jaunes, pour en souligner la nouveauté et le réhabiliter par rapport à la façon dont il a été caricaturé. C’est un mouvement qui part de l’injustice fiscale et qui pose la question de l’égalité, qui est pour moi le moteur de l’émancipation. Par ailleurs, le pouvoir n’a eu de cesse avec des relais médiatiques de caricaturer ce mouvement. Ils ont choisi de se concentrer sur quelques dérives violentes du mouvement pour que ce peuple soit forcément laid, raciste, antisémite, ou encore xénophobe. Moi, je crois que la réalité de ce mouvement est beaucoup plus complexe et diverse. Derrière cela s’exprimait une certaine forme de haine de classes.

Mercredi soir, vous étiez sur le plateau de Paris Première face à Mounir Mahjoubi, Secrétaire d’État en charge du Numérique, qui rejette votre qualification « d’affaire d’État » pour désigner l’affaire Benalla. Est ce que Mediapart dispose d’informations supplémentaires pour qualifier cette « affaire d’État » ?

E. P. C’est déjà sur la table. Il y aura beaucoup d’informations à venir puisque c’est une enquête au long court, mais le rapport du Sénat, qui s’est appuyé sur des révélations de Mediapart, le montre déjà. Un collaborateur, « Monsieur Sécurité » du président, reconnu par toute l’institution, va, déguisé en policier, frapper des opposants politiques. Benalla aurait dû être écarté dès le 2 mai 2018. C’est ce que pense le préfet de police quand il prévient qu’il y a une vidéo où l’on voit les méfaits de Benalla. Non seulement il n’est pas viré, mais il est protégé. Le fait de protéger quelqu’un qui se comporte en nervi au sommet d’un État démocratique, c’est déjà une affaire d’État ! Puis arrivent coup sur coup trois révélations de Mediapart : la première, c’est les passeports diplomatiques, puis le contrat russe et enfin le viol du contrôle judiciaire et l’effacement des preuves. Je l’ai écrit dès le mois de juillet, le fait qu’il soit à ce point soutenu par Macron en fait forcément une affaire d’État. Concernant la réaction de Mounir Mahjoubi, c’est terrible de voir des gens qui, par ambition politique, en viennent à perdre leur sens critique.

En février dernier, Mediapart a subi une tentative de perquisition dans ses locaux. Est-ce pour vous la preuve d’une défiance envers la presse et plus particulièrement envers Mediapart de la part d’Emmanuel Macron ?

E. P. Pendant la campagne présidentielle nous lui avons dit que nous aurions surement, à Mediapart, des divergences sur les questions sociales et sur ses choix très libéraux économiquement. Je pensais que sur les questions de société, il était aussi politiquement libéral. Ma surprise s’est faite avec l’entretien du 15 avril 2018 chez Jean-Jacques Bourdin où l’on a découvert un président autoritaire qui, contrairement à sa promesse d’une « révolution démocratique profonde », est très peu respectueux des contre-pouvoirs et du pluralisme de la société. Souvenez-vous de sa phrase : « Nous avons une presse qui ne cherche plus la vérité ». C’est une antiphrase parce qu’en réalité il y a une presse qui l’embête en cherchant justement la vérité. Cela vaut aussi pour ses récentes déclarations à un groupe de journalistes, reprises par Le Point, où il parle d’une « information neutre ». Mais l’information est pluraliste, elle doit être rigoureuse, certes, mais certainement pas neutre. Pour moi, y compris sur la presse, Monsieur Macron n’est ni un libéral ni un progressiste.

Vous dites tout au long de votre livre que le journalisme et les Gilets Jaunes font front commun face au gouvernement et à la personne d’Emmanuel Macron, pourtant, vous n’hésitez pas à critiquer le travail des chaînes d’info en continu, ne serait-ce pas un peu hypocrite ?

E. P. Je parle de ma conception du journalisme et je ne critique pas explicitement tel ou tel média. Dans ces chaînes d’info en continu il y a des journalistes qui essayent de travailler au mieux pour leur indépendance et je me désolidarise de toute forme de haine du journalisme. Mon livre sert aussi à provoquer une réflexion dans la profession. Je pense que lorsqu’il y a un événement comme celui-ci, il faut mettre de côté tous ces commentateurs qui n’ont jamais sorti une info de leur vie et qui viennent sur les plateaux télé dire aux gens ce qu’ils doivent penser. C’est pour cela que la confiance est minée dans notre profession.

Propos recueillis par Louise Gressier et Léo Juanole

[LE RÉSUMÉ] Europe : quel traitement éditorial en régions ?

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(Photo: Benjamin Baixeras)

Retrouvez l’essentiel de la conférence « Europe : quel traitement éditorial en régions »

Animé par Romain Hugon, journaliste délégué de l’Union des clubs de la presse ; avec Xavier Delcourt, ancien responsable de la formation « eurojournalisme » du CUEJ, Marc Duminy, journaliste responsable d’édition à France 3 Nord Pas de Calais en charge du suivi du Brexit et des élections européennes, Pierre France, journaliste et fondateur de Rue89 Strasbourg, Jean-Yves Vif, ancien rédacteur en chef de la Montagne Centre France, journaliste et professeur associé d’université en particulier au DUT journalisme à Vichy.

(suite…)

[LE RÉSUMÉ] « Francophonie : Après Tunis, 2e rencontre du réseau des journalistes »

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(Photo : Benjamin Baixeras)

Retrouvez l’essentiel de l’atelier « Francophonie : Après Tunis, 2e rencontre du réseau des journalistes »

Animé par David Servenay, journaliste indépendant, avec Ignace Sossou, journaliste à Bénin Web TV ; Kouadio Noël Konan, journaliste à l’Eléphant Déchaîné ; Sandrine Sawadogo, journaliste d’investigation pour l’Economiste du Faso ; Chadia Khedhir, directrice de la chaîne nationale 2 de la télévision tunisienne.

LES ENJEUX

L’atelier « Francophonie : Après Tunis, 2e rencontre du réseau des journalistes » revenait sur l’initiative lancée lors des premières Assises du journalisme à Tunis, en novembre 2018 : le réseau Initiative, Impact, Investigation. Ce projet a pour dessein de réunir des journalistes d’investigation des deux rives de la Méditerranée pour mener des enquêtes communes. L’atelier réunissait des journalistes d’Afrique de l’Ouest et du Maghreb. L’objectif : discuter des difficultés à exercer le journalisme d’investigation de l’autre côté de la Méditerranée et trouver des solutions via le réseau 3I (Initiatives, Impact, Investigation).

CE QU’ILS ONT DIT

Chadia Khedhir : « Le journalisme d’investigation, c’est montrer ce qu’on veut cacher. En Tunisie, il est de plus en plus possible de mener des enquêtes. Lors des premières années de la révolution, les journalistes manquaient encore d’audace et d’expérience. Une loi sur la liberté d’expression qui est passé à ce moment a beaucoup changé les choses, même si les politiques et les lobbies tentent toujours d’intimider les journalistes en les menaçant de procès et en les intimidant sur les réseaux sociaux. En Tunisie, il suffit de gratter un peu pour trouver un sujet d’enquête, je pourrais enquêter sur tout. La Tunisie est un grand chantier. »

Ignace Sossou : « Le projet de réseau Initiative, Impact, Investigation permettrait de connecter trois sphères : l’Afrique de l’Ouest, le Maghreb et l’Europe pour mutualiser les moyens et pour donner de l’écho aux enquêtes. J’espère que ce réseau pourra donner un impact international à nos enquêtes. Si notre travail est relayé par les médias internationaux, l’écho sera plus grand et les conséquences aussi. Cela permettrait d’avoir des retombées. »

Sandrine Sawadogo : « Une des principales difficultés dans mon métier, c’est la pression des confrères. Pour de la dernière enquête que j’ai publié, un plateau de télévision a été organisé pour décrédibiliser mon enquête. Mais les journalistes n’ont pas parlé de mon travail mais plutôt de mes habitudes, de mes fréquentations… ils essayaient de saboter mon enquête en décrédibilisant ma personne. On nous a également souvent proposé de laisser tomber telle ou telle investigation et, en échange, on obtiendrai tant d’années de publicité. Et la pression économique c’est une chose mais on subit aussi une pression de la part des juges. »

Kouadio Noël Konan : « Si on ne fait pas notre travail, on cautionne ce qu’il se passe. Mais pour bien enquêter, nous avons besoin de plus de ressources financières. Il y a quelques mois, j’ai mené une enquête sur la société d’État de la forêt en Côte d’Ivoire, et j’ai dû solliciter mes propres ressources. »

À RETENIR

Le réseau Initiative, Impact, Investigation est l’occasion de contourner de nombreuses difficultés que rencontrent les journalistes des médias d’Afrique de l’Ouest et du Maghreb. Parmi celles-ci : la collecte d’informations et de sources fiables, des moyens financiers, et surtout, une meilleure considération des travaux des journalistes d’investigation de l’autre rive de la méditerranée. Car les sujets qui concernent les trois zones géographiques regroupées par ce réseau ne manquent pas : environnement, question djihadiste, trafiques d’armes et d’êtres humains… Comme rappelé par David Servenay qui animait l’atelier, après la déclaration d’amour entre ces journalistes, il faut désormais montrer des preuves d’amour pour instaurer une confiance au sein du réseau.

Lorène BIENVENU

Le programme des Assises

La 12e édition des Assises internationales du Journalisme se dérouleront du 13 au 16 mars au MAME et au théâtre Olympia de Tours. « #LESMEDIAS, tous les mêmes ? » est le thème choisi pour cette année. Journalistes, éditeurs et citoyens seront amenés à s’interroger sur les pratiques journalistiques, la banalisation des discours de haine contre les journalistes ou encore la part de responsabilité de chacun dans cette crise. Ce sera également l’occasion de remettre en question cette expression devenue commune, #LESMEDIAS, qui nie les diversités éditoriales pour mieux contester le rôle d’une presse libre dans les démocraties. 

 

Lundi 11 mars 2019

De 20 heures à 23 heures 

Avant première du film Depuis Mediapart de Naruna Kaplan de Macedo.

 

Mardi 12 mars 2019

A 19 heures

Soirée débat à la bibliothèque centrale : l’info à portée de tous, à quoi servent encore les médias ?

 

Mercredi 13 mars 2019

Les Ateliers 

De 9 h 15 à 10 h 45

  • #Lesmédias. Informer en milieu hostile à l’étranger…et en France

 

  • Nouveaux médias : ils se sont lancés cette année

 

  • Quelles initiatives en Europe ? 

 

  • Donner le goût de l’info. Les initiatives des médias jeunesse

 

De 11 h à 12 h 30

  • Les entretiens de l’information : ils se sont lancés…et ça n’a pas marché

 

  • #Lesmédias. Les médias alternatifs : une information différente ?

 

  • #Lesmédias. Podcast : quand la presse papier monte le son

 

  • EMI : L’éducation populaire mobilisée

 

Jeudi 14 mars 2019

Les Ateliers 

De 9 h 15 à 10 h 45

  • Journalisme en résidence : bilan et prospective

 

  • Quel récit éditorial ultramarin en métropole ? 

 

  • La data au service de l’investigation 

 

  • #Lesmédias. Atelier recherche : la détestation des journalistes, une vieille histoire

 

De 11 h à 12 h 30

  • Le département invité des assises 2019 : Mayotte

 

  • Intelligence artificielle : les robots sont-ils nos amis ? 

 

  • #Lesmédias. Atelier recherche : diversité des journalismes et pluralisme de l’information

 

  • Présentation de trois initiatives médias / Quartiers populaires

 

Les débats

De 14 h à 16 h 

  • Femme dans les médias : bientôt l’égalité et la fin du harcèlement ? 

De 14 h à 15 h 30 

  • Présentation du rapport 2019 de l’observation de la déontologie de l’information avec Patrick Eveno

De 15 h 45 à 17 h 15

  • #Lesmédias. On vote dans deux mois : quelle Europe dans les médias ? 

De 15 h 45 à 16 h 15

  • Le baromètre social : la presse quotidienne régionale

De 16 h 15 à 18 h

  • Un comité d’éthique des médias d’information en France ? 

 

Le grand débat 

De 18 h 15 à 19 h 30

  • #Lesmédias tous les mêmes ? 

 

Les événements de la journée

De 12 h 30 à 13 h 

  • Intervention du ministre de la culture Franck Riester

 

De 19 h 30 à 20 h 15 

  • Remise des pris des Assises 2019 en présence des présidentes du jury Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin

 

Vendredi 15 mars

Les Ateliers 

De 9 h 15 à 10 h 45

  • Etudiants en journalisme, tous les mêmes ? 

 

  • Attentats, suicides, maladies graves : traiter du sensible

 

  • Droits voisins : un combat partagé

 

  • Enquête Scam : journaliste, auteur ou fournisseur de contenus ?

 

De 11 h à 12 h 30

  • Francophonie : réseau des journalistes d’investigation des deux rives de la Méditerranée

 

  • Culture du cœur : les oubliés de l’info ? 

 

  • Le blues du fact-checker et les moyens d’y remédier

 

  • #Europe : quel traitement éditorial en régions ? 

 

Les cartes blanches 

De 14 h à 14 h 45

  • Guy Lagache, directeur délégué aux antennes et à la stratégie éditoriale de Radio France

De 14 h 45 à 15 h 30

  • Gérald Bronner, sociologue, professeur à l’université Paris-Diderot et membre de l’institut

De 15 h 30 à 16 h 15

  • Gilles Bouleau, présentateur du JT de TF1

De 16 h 15 à 17 h 

  • Laurent Guimier, vice PDG d’Europe 1

De 17 h à 17 h 45

  • Dominique Wolton, directeur de recherche du CNRS

De 17 h 45 à 18 h 30

  • Hervé Brusini, directeur de l’information web France Télévisions et Pascal Doucet-Bon, directeur délégué de l’information France Télévisions

 

Les événements de la journée

De 13 h 30 à 14 h 

  • Remise des prix jeunesse de la ville de Tours

 

  • Conférence de presse des deuxième Assises internationales du journalisme à Tunis en octobre 2020

 

Des Workshops sont également organisés chaque jour sur inscription obligatoire et dans la limite des places disponibles : workshop@journalisme.com

[EN PLATEAU] Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin, présidentes du jury 2019

Grandes reporters du Monde, Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin sont présidentes du jury de cette 12ème édition des Assises du Journalisme de Tours. Les deux journalistes sont à l’origine du choix du thème de cette année : « #lesmédias : Tous les mêmes ? ». Benjamin Baixeras et Alice Blain, étudiants à l’EPJT, les ont interviewées.

Interviewées par Benjamin BAIXERAS et Alice BLAIN.

[LE RÉSUMÉ] Le grand débat : #Lesmédias tous les mêmes ?

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(Photo : Suzanne Rublon)

Retrouvez l’essentiel du débat « Le grand débat : #les médias tous les mêmes ? »

Avec les résultats du baromètre Vivavoice/Les Assises présentés par Aurélien Preud’homme, directeur d’études Vivavoice.

Animé par François Ernenwein, rédacteur en chef La Croix, avec Patrick Apel-Muller, directeur de la rédaction de l’Humanité ; Raphaelle Bacqué, grand reporter au journal Le Monde ; Ariane Chemin, grand reporter au journal Le Monde ; Alexandre Devecchio, journaliste au Figaro ; Daniel Schneidermann, journaliste à Arrêts sur image.

(suite…)

[LE RÉSUMÉ] « Présentation du baromètre social des Assises »

Présentation du baromètre social des assises - cred Mélina Rivière

(Photo : Mélina Rivière)

Retrouvez l’essentiel du débat « Le baromètre social ».

Présenté par Jean-Marie Charon, Sociologue des médias, chercheur au CNRS et à l’EHESS. Avec François-Xavier Lefranc, rédacteur en chef de Ouest-France et Vincent Lanier, secrétaire général du SNJ.

LES ENJEUX

La presse quotidienne régionale (PQR) employait 5 782 journalistes en 2017 quand elle en employait 6 399 en 2007. En dix ans, le numérique a totalement révolutionné la profession et le marché de l’emploi. Les rédactions n’ont pas toutes réussies leur transition numérique. Mais ce cas ne concerne pas uniquement la PQR. La presse magazine, à l’image d’Hebdo, a elle aussi des difficultés à s’adapter. Les projets numériques, comme Explicite, peinent parfois à trouver une stabilité économiques indispensable à un changement pérenne.

CE QU’ILS ONT DIT

Jean-Marie Charon« Avec 34 890 journalistes détenteurs de la carte de presse, la tendance au recul des effectifs de la profession se poursuit. Nous sommes à un moment crucial de la transition numérique et la PQR est en première ligne. Il y a une multitude de reprise et de dépôt de bilan, de Paris Normandie à Nice Matin en passant par La Marseillaise. L’enjeu est donc de stabiliser sur un plan économique l’aspect numérique pour passer sereinement ce cap important du métier. »

François-Xavier Lefranc : « Il faut bien comprendre que ce que l’on vit est complexe. Le monde du numérique est en perpétuel mouvement. Les attentes évolues, la profession aussi. Les audiences numériques explosent mais l’économie n’est pas stabilisée. Il y a cependant des signes d’espoirs. Nous sommes beaucoup plus lu qu’hier. Quotidiennement, Ouest-France compte entre 3 et 3,5 millions de lecteurs. Nous cherchons a développer l’abonnement et nous savons que cela passe par une information approfondie. »

Vincent Lanier« La PQR a longtemps été très en retrait sur la question du digital. Il y a eu beaucoup d’effet d’annonce, de bricolage et de tâtonnement. On se retrouve à devoir tout changer en trois mois. Toutes les rédactions sont entrain d’y passer sous forme de plan social. Le rythme de travail est révolutionné, c’est souvent dans la précipitation et pas dans un cadre négocié. »

Louis BOULAY

[EN PLATEAU] Lisa Giachino, directrice de publication du journal l’Âge de faire

La directrice de publication du journal l’Âge de faire, Lisa Giachino, s’est entretenue avec l’étudiante du Cégep de Jonquière Anne-Laurie Asselin lors d’une entrevue portant sur les médias alternatifs. L’entrevue était en collaboration avec l’École publique de journalisme de Tours. Lisa Giachino a participé à un atelier sur la place des médias alternatifs dans le cadre des Assises internationales du Journalisme de Tours.

Les Assises 2019, un nouveau virage

La cité de la création et de l’innovation, Mame, accueillera la 12e édition des Assises du Journalisme. (Photo : Suzanne Rublon)

 

Les médias, « tous les mêmes » ?

Cette 12e édition des Assises du Journalisme de Tours se questionne sur la diversité du monde journalistique. Si le thème a été choisi en juin dernier, cette problématique semble aujourd’hui répondre à la crise des gilets jaunes et aux reproches faits aux professionnels. Médias alternatifs, de l’éducation aux médias et à l’information (EMI), les réseaux sociaux, les femmes dans les médias, le factchecking notamment, sont autant de thèmes qui seront abordés au travers de 24 ateliers et 5 débats. 

Mame, un lieu chaleureux

Les Assises quittent le Palais des Congrès, le Vinci, pour investir les locaux du Mame. Cette « Cité de la création & de l’innovation » est un incubateur tourangeau d’entreprise. Un espace sûrement moins pratique que le Vinci, qui se trouve en face de la gare de Tours, mais « chaleureux », comme l’affirme Jérôme Bouvier, le président des Assises : « C’est un lieu chargé de symboles, qui correspond idéalement à l’état d’esprit des Assises. » Il mêle la tradition professionnelle et les nouvelles technologies, à l’image des bouleversements auxquels font face les secteurs de la presse.

L’angle international 

En novembre dernier, la première édition des Assises du Journalisme de Tunis a rassemblé plus de 800 professionnels. Cette année, les Assises sont animées par de nombreux étudiants en journalisme, venant d’horizons internationaux. De Tunisie, de Belgique ou du Québec, les futurs professionnels s’allient le temps de trois jours pour couvrir cet évènement. Pour Jérôme Bouvier, cette édition semble concrétiser un vieux rêve : celui de faire « dialoguer les deux rives de la Méditerranée. » 

Perrine Basset