AgoraVox, Mediapart, Radio Londres… Tous ces médias vous disent sûrement quelque chose, mais qu’ont-ils en commun ? Une nouvelle vision du journalisme. Ces sites participatifs ont révolutionné l’information en invitant le lecteur à contribuer.

Certains sites comme Agoravox n’hésitent pas à recruter des contributeurs depuis leur page d’accueil. Photo : Laura Bannier/EPJT

Avec internet, plus besoin d’avoir des qualifications journalistiques pour pouvoir débattre, interagir ou s’exprimer sur un sujet. Tout ça, grâce aux médias participatifs, des sites web diffusant des contenus fournis par des personnes qui ne sont pas forcément journalistes de formation ou de métier. Médias participatifs, journalisme citoyen, audience active, médias alternatifs… Les appellations sont nombreuses mais elles soulèvent une même question : sommes-nous tous amenés à être journaliste ?

Apparu en 2000, le journalisme participatif s’est développé par l’intermédiaire des blogs et de l’autopublication, utilisés alors pour apporter des informations complémentaires voire opposées à celles publiées dans les médias traditionnels. Le mouvement s’est ensuite accentué avec l’apparition de médias participatifs encadrés avec Rue 89, lancé en 2007, ou Le Bondy Blog. On distingue deux types de médias participatifs : les sites autoproduits, qui ne sont constitués que de bénévoles, et les sites autorégulés, dont les rédactions sont peuplées de journalistes et qui s’appuient sur des participations ponctuelles de lecteurs. La première est donc un contenu directement publié par les citoyens, la seconde est un module où les échanges se font notamment en commentaires. Les récepteurs d’un média participatif ne sont pas une audience passive mais sont invités à réagir et à s’exprimer.

Aujourd’hui, le journalisme participatif est normalisé et bien intégré. Les sites se sont professionnalisés et leurs éditeurs également. Il est maintenant possible de lire du contenu de qualité et il devient parfois difficile de discerner média participatif et média traditionnel. Nous ne sommes pas tous journalistes, mais nous pouvons tous apprendre les codes pour le devenir.

Laura Bannier