Retrouvez l’essentiel de la conférence « Robots et journalistes : vers le grand remplacement ? ».

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Samuel Laurent, Dominique Cardon, Bertrand Pecquerie et Helena Blancafort étaient les quatre intervenants de la conférence sur les robots et les journalistes. Photo: Victorine Gay

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Animée par Maëlle Fouquenet, journaliste, responsable des formations numériques à l’ESJ-PRO, avec Helena Blancafort (co-fondatrice et directrice des opérations de Syllabs), Dominique Cardon (sociologue, Orange Labs et Université de Marne-la-Vallée), Samuel Laurent (journaliste au Monde.fr, créateur et responsable des Décodeurs) et Bertrand Pecquerie (CEO de Global Editors Network). Mercredi de 9h30 à 11h00.

LES ENJEUX

Les robots rédacteurs se font une place de plus en plus importante dans la production de l’information et bouleversent la profession. Faut-il s’inquiéter de l’automatisation des contenus ? Quelle plus-value pour le journaliste ? Quelles seront les évolutions dans les prochaines années concernant les algorithmes et la profession de journaliste ? Voilà les enjeux de cette conférence.

CE QU’ILS ONT DIT

« Nous ne parlons pas de robot journalisme mais plutôt de robots rédacteurs. Il s’agit d’un programme qui, à partir d’un paramétrage humain, transforme des données en texte. Nous travaillons uniquement à partir de données fiables et vérifiées. C’est très factuel, le rôle d’interprétation revient aux journalistes », explique Héléna Blancafort. De son côté, Samuel Laurent pense qu’il « ne faut pas s’inquiéter d’être remplacé par les robots.» « Il y a d’autres priorités dans notre métier aujourd’hui comme le modèle économique des médias, la crédibilité également. Il faut vraiment voir l’arrivée des robots comme une opportunité de faire d’autres choses. Cela nous permet de libérer du temps pour réaliser plus d’enquêtes de fond par exemple.» Une manière, pour lui, également de développer de nouvelles compétences chez les journalistes de demain :« Cela va développer de nouveaux métiers. Ce ne sera plus juste une profession dîtes littéraire. Il faudra dans les années à venir savoir manipuler et se retrouver dans des bases de données. »

« Aux Etats-Unis, pendant les primaires, des robots comparent les résultats de chaque comté, de chaque ville. Cela dépasse le simple factuel. Dans quelques années, je pense que les lecteurs ne sauront plus si l’article qu’ils sont en train de lire est écrit par un journaliste ou un robot », estime Bertrand Pecquerie. « Pour moi, la prochaine étape sera la capacité des machines à apprendre par elles-mêmes et ainsi ne pas reproduire ses erreurs d’étiquetage des politiques par exemple lors des élections départementales. Cette année, le sujet porte sur le journalisme automatisé mais il est possible que l’on parle l’année prochaine d’intelligence artificielle et de journalisme », conclut Dominique Cardon.

A RETENIR

Comme le dit Samuel Laurent,« le journalisme est en plein changement. Dans vingt ans, il ne sera plus du tout le même qu’aujourd’hui.» La profession est en mutation, il faudra donc s’adapter.

Thibaut ALRIVIE

 

Comment appréhender la robotisation et l’automatisation de la rédaction d’articles ? La première table ronde des Assises du Journalisme à Tours a tenté d’ouvrir le débat sur ce bouleversement récent et encore en pleine mutation. Concurrence, crédibilité, responsabilité du journaliste derrière l’algorithme, autant d’éléments que les quatre intervenants et l’animatrice ont pu aborder.

 

Islam Abdelouali
Uranie Tosic

Islam Abdelouali
Uranie Tosic