Retrouvez l’essentiel de la conférence « L’Observatoire de la Déontologie de l’Information présente son 3e rapport annuel ». 

De gauche à droite : Kathleen Grosset, Bernard Angaud, Michèle Léridon, Patrick Eveno (A. Merle)

De gauche à droite : Kathleen Grosset, Bernard Angaud, Michèle Léridon, Patrick Eveno (Photo : Apolline Merle)

Avec Kathleen Grosset (Présidente Fédération Française des Agences de Presse, vice-présidente de l’ODI), Bernard Angaud (président de la société des lecteurs du Monde) et Michèle Léridon (directrice de l’information de l’Agence France Presse). Animé par Patrick Eveno (président de l’Observatoire de la déontologie de l’information). Jeudi 10 mars de 14h00 à 15h45.

ENJEUX 

L’année 2015 a été marquée par de grands débats dans les médias français : aurions-nous dû diffuser la photo d’Aylan ? Avons-nous correctement traité les attentats ? Comment des erreurs telles que l’annonce de la mort de Martin Bouygues peuvent-elles être évitées ? L’Observatoire de la déontologie de l’information a présenté son troisième rapport annuel intitulé « L’information dans la tourmente ».

CE QU’ILS ONT DIT

Michèle Léridon : « A l’AFP, on réfléchit à de nouveaux formats, au choix des images, à évoluer avec les réseaux sociaux… Plus on évolue, plus il faut rappeler les fondamentaux. On doit s’adapter techniquement et éditorialement pour donner très rapidement une information fiable. Diffuser une information erronée est très grave pour nous, chaque mot compte. On a couvert les attentats de façon satisfaisante, on n’est pas tombé dans les pièges sur les mots, les images qu’on employait, les informations que l’on diffusait. L’AFP avait donné ce jour là toutes les alertes sur Twitter, pour des raisons civiques, ce que l’on ne fait pas normalement. La nouvelle charte préparée et pensée après les attentats de Charlie devrait être proposée fin mars. C’est un document consensuel auquel chacun pourra se référer. »

Bernard Angaud : « L’année 2015 a été marquée par les attentats. On a parlé de tourmente pour le rapport de l’ODI mais c’est aussi une prise de conscience du rôle fondamental de l’information pour la démocratie. Aujourd’hui, la situation évolue très vite. Se développe l’idée que tout le monde peut devenir acteur et diffuseur de l’information. Les réseaux sociaux deviennent des médias à part entière. On ne sait plus vraiment qui s’exprime. Il y a cependant eu des points positifs cette année : on a de plus en plus de « crowdsourcing », l’éducation aux médias augmente, le fact checking se développe. »

Kathleen Grosset : « La crise de confiance du public vis-à-vis des médias vient du fait que les journalistes font parfois des erreurs. L’erreur doit être l’exception. Le CSA n’a pas à se mêler de déontologie, il a un rôle économique. Plus de la moitié de ce qui est publié dans la presse provient d’agences. Le pluralisme de façade est un véritable pluralisme seulement s’il y a un pluralisme de sources. »

CE QU’IL FAUT RETENIR

Le droit du public à être informé prime sur toute autre considération. Les réseaux sociaux ont une place croissante pour s’informer. A l’heure du numérique, le journaliste se doit de faire preuve de rigueur, de fiabilité et d’analyse.