Retrouvez l’essentiel de la conférence « Le photojournalisme se réinvente ».

De gauche à droite :

De gauche à droite : Wilfrid Estève, Béatrice de Mondenard, Michel Diard, Molly Benn, Jean-François Leroy, Francis Kohn et Pierre Morel (Photo : Apolline Merle).

Avec Molly Benn, chargée de la communauté francophone sur Instagram ; Michel Diard, membre de la Scam ; Francis Kohn, directeur de la photographie de l’AFP en France et à l’international ; Jean-François Leroy, directeur et fondateur de Visa pour l’image ; Béatrice de Mondenard, journaliste, auteur du rapport de la Scam Photojournaliste, une profession sacrifiée ; Pierre Morel, photographe. Animé par Wilfrid Estève, président de l’association RUP FreeLens, directeur du studio Hans Lucas. Jeudi 10 mars, entre 11h et 12h30.

LES ENJEUX

Depuis les années 1990, le marché des médias évolue. Les revenus des journaux sont en baisse et les budgets photo sont les premiers atteints. Le métier de photojournaliste est en difficulté et a dû s’ouvrir à d’autres domaines que les médias.

CE QU’ILS ONT DIT 

Molly Benn (chargée de la communauté francophone sur Instagram) : « A la base, Instagram n’est pas un réseau pour les professionnels. Mais beaucoup ont ouvert des comptes pour faire connaître leurs travaux. »

Michel Diard (membre de la Scam) : « On n’hésite plus, dans un certain nombre de journaux, à utiliser des photos d’illustration et on les vide de tout contenu éditorial. Aujourd’hui, on ne veut plus informer par la photo. Et pourtant, éditorialement, la puissance de la photo est plus forte que celle d’un long texte. »

Francis Kohn (directeur de la photographie de l’AFP en France et à l’international) : « L’AFP croit toujours au photojournalisme. Mais pas question de publier nos travaux en temps réel sur les réseaux sociaux. »

Jean-François Leroy (directeur et fondateur de Visa pour l’image) : « Tous les ans, je vois des jeunes débarquer sur le marché du photojournalisme avec l’envie de témoigner, de donner une image du monde qui les entoure. Ce n’est pas le photojournalisme qui est malade, c’est la presse qui est en crise.  »

Béatrice de Mondenard (journaliste, auteur du rapport de la Scam Photojournaliste, une profession sacrifiée) : « Les photographes doivent aujourd’hui assumer de nombreux coûts. Il faut compter en moyenne 15 000 euros pour un équipement total, avec un renouvellement tous les trois ans. »

Pierre Morel (photographe); : « Je suis de plus en plus confiant sur l’avenir de ce métier. Les journaux ne sont plus les seuls moyens de diffuser notre travail. Mais est ce que tous les photojournalistes auront le courage de se gérer seul ? »

CE QU’IL FAUT RETENIR 

Les revenus et les supports de diffusion sont plus diversifiés aujourd’hui. Ces évolutions permettent aux photojournalistes de faire connaître et de vendre leur travail de manière variée, grâce à la presse, à des expositions, des webdocumentaires, des livres, etc.

Les réseaux sociaux représentent eux une nouvelle vitrine de leur travail et leur permettent de développer leur audience. La vidéo fait aussi partie des mutations de ce métier : il existe de nombreuses opportunités en dehors de la photographie pour travailler sur l’image animée. La France est aussi l’un des pays qui propose le plus de bourses aux photojournalistes.

Célia HABASQUE