Retrouvez l’essentiel de la conférence « Le baromètre social des assises du journalisme : bilan de l’emploi des journalistes en 2015 par Jean-Marie Charon ».

Jean-Marie Charon, sociologue, a présenté le bilan de l'emploi des journalistes en 2015. (T. Buisson)

Jean-Marie Charon, sociologue, a présenté le bilan de l’emploi des journalistes en 2015. (Photo : Tim Buisson)

LES ENJEUX

Le bilan de l’emploi des journalistes a pour première référence la commission de la carte d’identité des journalistes professionnels. En 2015, 35 928 cartes ont été attribuées. Le sociologue Jean-Marie Charon a rappelé que le nombre de journalistes encartés a augmenté de manière continue jusqu’en 2009 pour atteindre son paroxysme avec plus de 37 000 cartes distribuées. Mais depuis cette date, ce chiffre ne cesse de diminuer. De manière globale, la presse quotidienne régionale et plus particulièrement celle du Sud de la France et du groupe l’Express sont touchés par des suppressions de postes.

  • Le groupe Nice-Matin : la reprise du groupe a entraîné 159 départs volontaires. Le nombre de journalistes concernés était de 36 sur une rédaction de 232 personnes. 35 autres journalistes ont ensuite quitté le titre.
  • La Provence : un plan de sauvegarde concerne 60 postes de journalistes, celui-ci fait suite à une quarantaine de clauses de cessions non remplacées.
  • La Marseillaise : la reprise après un dépôt de bilan se fait au prix de la suppression de 91 postes salariés. Parmi ceux-ci figurent 35 journalistes.
  • Groupe La Dépêche : il a repris à Sud-Ouest les journaux du Midi (Midi libre, L’Indépendant et Centre Presse). Dans cette reprise, 63 clauses de cession ont été annoncées dans ces journaux parmi les 191 postes supprimés. 
  • La presse normande (Paris-Normandie, Le Havre presse, Le Havre Libre) : un nouveau plan social est annoncé avec 37 départs, dont 12 journalistes. Il faut rappeler que le plan de reprise du titre avait conduit à 83 départs dont 18 journalistes. L’effectif de la rédaction devrait tomber à 80.
  • Le groupe L’Express : le groupe a connu un plan de sauvegarde de l’emploi. Le groupe a supprimé 94 postes et a annoncé 115 clauses de cession.
  • Le Point : le magasine a subi un plan économique et 28 postes sont concernés.
  • France Télévision : lors du plan de départs volontaires, ce sont 307 personnes qui ont quitté le groupe France Télévision à la fin 2015. Le bilan final n’est cependant pas encore fait puisque la justice a obligé le groupe à un certain nombre d’embauches de journalistes sur statuts précaires.

CE QU’IL A DIT

Jean-Marie Charon, sociologue et chercheur sur les médias, l’information et le journalisme : « Certains médias s’en sortent bien. Médiapart, par exemple, est rentable. 39 journalistes y travaillent à temps plein. Le Huffington Post a commencé avec 8 journalistes. Aujourd’hui la rédaction est composée de 27 journalistes. De plus, il est à l’équilibre. On ne peut pas en dire autant de Rue 89. La rédaction de 17 journalistes va connaître une réduction d’effectif. »

A RETENIR

Même si des emplois ont été supprimés dans les grands groupes de presse, il faut relativiser : de nouveaux médias émergent sur le web comme Les Jours, Le quatre heures, Contexte etc.

APOLLINE MERLE