Auto-régulation

La profession réfléchit à des moyens pour réguler l’information. Photo : Malvina Raud

Retrouvez l’essentiel de la conférence « Régulation, auto-régulation, quelles propositions pour la qualité de l’information ? »

Animé par Jean Kouchner, secrétaire général de l’Union internationale de la Presse Francophone, avec Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières, Kathleen Grosset, présidente de la Fédération française des agences de presse, vice-présidente de l’Observatoire de la déontologie de l’information, Clara-Doïna Schmelck, journaliste médias, rédactrice en chef adjointe d’Intégrales, chroniqueuse radio et philosophe et Me Jean-Baptiste Soufron, avocat et ancien secrétaire général du Conseil National du Numérique.

LES ENJEUX

Face aux fake news et aux informations partielles, les lois et régulations actuelles sont insuffisantes pour garantir une information de qualité. Alors, la profession réfléchit à des solutions. Parmi celles-ci, la création d’un conseil de déontologie figure en bonne position et est défendue par une partie de la profession. Mais les interrogations sont nombreuses.

CE QU’ILS ONT DIT

Christophe Deloire : « L’auto-régulation est importante. Ce n’est pas au pouvoir de dire qui est journaliste. Il faut être très vigilant par rapport à cela. »

Kathleen Grosset : « La faute de déontologie doit être réglée par ce conseil de déontologie qui devrait être un conseil tripartite : les journalistes, les éditeurs et la société civile. Il n’est pas question de faire de l’entre-soi. »

Clara-Doïna Schmelck : « Il faudrait aussi interroger les formats d’écriture de l’information. Aujourd’hui, on a tendance à tous écrire de la même manière pour que le contenu se diffuse plus facilement et que ça plaise aux annonceurs. C’est propice à la transmission de fausses informations. Une écriture très formatée est facile à imiter par des sites qui produisent des fausses informations. »

Me Jean-Baptiste Soufron : « Ce n’est pas la presse qui a un problème de fake news aujourd’hui. Je ne comprends pas pourquoi cette loi s’adresse au monde de la presse et pas à celui du numérique. Je suis très surpris des propositions faites par l’Union Européenne. L’auto-régulation des plateformes, oui d’accord, mais elles n’appliquent même pas la régulation existante parce que ça coûte cher et qu’elle n’est pas adaptée. C’est cette régulation là aujourd’hui qui a besoin d’un coup de fouet. »

À RETENIR

L’explosion de l’information sur les réseaux sociaux posent des défis toujours plus grands. Avant de réguler les informations, la profession devrait d’abord définir des valeurs et des normes communes. Sinon, les risques de dérives sont grands et avec eux, la censure et la main-mise du pouvoir.

Anastasia Marcellin