Retrouvez l’essentiel de la conférence : « Les hebdos dans 10 ans »

Les hebdos résisteront à la crise s’ils s’adaptent au lecteur. Photo : Lucie Martin

 

Animé par Marc Mentré, Journalisme & Citoyenneté. Avec Franck Annese, cofondateur et directeur de publication de So Press, Eric Mettout, directeur adjoint de la rédaction chargé du numérique de la rédaction de L’Express, Cyril Petit, rédacteur en chef central et secrétaire général de la rédaction du Journal du Dimanche/lejdd.fr, Jean-Pierre Vittu de Kerroual, PDG de Sogemedia.

LES ENJEUX

A l’heure où la presse écrite souffre, les hebdomadaires n’échappent pas à la règle. Coincé entre l’immédiateté d’internet et la presse quotidienne qui s’oriente ver les longs formats, le modèle des hebdos se retrouve menacé. Pour survivre, ils doivent chercher à se démarquer, notamment en terme de contenu. À cela s’ajoute des problèmes de distribution et l’appartenance aux groupes de presse.

 

CE QU’ILS ONT DIT

Franck Annese : « Les flux chauds se sont intensifiés, et ça a mis une pression sur le traitement de l’actualité. On peut raconter des histoires, mais dans ce cas on est déconnecté. Faire de l’hebdo, c’est dur alors dans dix ans ce sera pire. Mais l’avantage est que l’hebdo c’est plus rentable qu’un magazine qui ne sort que tous les quinze jours. »

Eric Mettout : « On ne sais plus trouver les gens. Avant, on distribuait les journaux sur le pas de la porte. Maintenant, c’est sur les réseaux sociaux. Ils regardent leur smartphone, et il faut s’adapter. Si on ne réfléchit pas à ces éléments, on va droit dans le mur. »

Cyril Petit : « Je crois au journal. Notre rôle est de faire des journaux qui ont un début, une fin et un milieu. Notre personnification commence là. Notre mission est de choisir une ligne éditoriale qui fait un tout. On ne peut pas faire la course à l’info. Les hebdos news sont entre deux chaises. Alors il faut travailler sur l’analyse, le décryptage pour se différencier. »

Jean-Pierre Vittu de Kerroual : « Il n’y a pas de problèmes de support mais des problèmes de contenu. Il y a plein d’exemples de papiers qui fonctionnent car ils ont un contenu innovant. On a aussi le mythe du journal de 2 000 pages où l’on met toute l’information. Mais le lecteur ne le lira pas et le contenu ne l’intéressera pas. Le vrai critère est d’être utile et de donner du plaisir. »

 

À RETENIR

Les flux d’information se sont intensifiés. Les hebdos se retrouvent enfermés entre immédiateté et décryptage. Se pose donc la question de la périodicité. Il apparaît que l’hebdomadaire est le modèle le plus rentable. Mais il faut aussi être présent sur internet en cas de « scoop », car une information ne peut pas attendre une semaine pour paraître dans l’hebdo. Un autre problème est le contenu. La presse a eu tendance à oublier ses lecteurs. Aujourd’hui il leur faut un contenu personnalisé pour qu’ils aient du plaisir à lire (information plus ou moins locale, magazine plus ou moins épais…) mais il faut surtout jouer avec internet, notamment pour avoir un modèle économique viable.

Maxime Taldir