Retrouvez l’essentiel de la conférence : « EMI quelles propositions pour les médiathèques et les bibliothèques podcast »

Animé par Emmanuelle Daviet, journaliste à France Inter, déléguée à l’Éducation aux médias, à la Diversité et à l’Égalité des chances et responsable du dispositif « InterClass’ ». Avec Marie Berne, responsable de l’action culturelle à la Médiathèque de Jaude, Clermont Auvergne Métropole ; Noëlle Drognat-Landret, directrice des départements de la Part-Dieu, Bibliothèque municipale de Lyon ; Didier Jelen, assistant de conservation à la Médiathèque de Melun ; Yolaine Jouanneaux, responsable de la lecture publique et des enseignements artistiques de la Ville de Tremblay-en-France ;Dr. Aralynn McMane, fondatrice de World Youth & News Media Alliance ; Céline Meneghin, conservatrice des bibliothèques, directrice adjointe à la lecture publique du Loir-et-Cher ; Martin PIERRE, journaliste et créateur d’Educ’Média Info ; Ludovic Touchard, animateur-formateur de l’association ADEIFvidéo.

LES ENJEUX

Les bibliothèques ont un rôle crucial à jouer dans l’Education aux médias et à l’information (EMI) en tant que lieu d’accès aux savoirs. Elles entretiennent un lien historique avec la presse, en conservant leurs archives. Elles proposent également des espaces presse pour rester au fait de l’actualité. Mais surtout, les bibliothèques sont ouvertes à tous et libre d’accès. Bibliothécaires, animateurs et journalistes ont présenté les initiatives qu’ils ont pu mettre en place et les stratégies qu’ils envisagent pour former ou se former à l’EMI.

CE QU’ILS ONT DIT

Céline Meneghin : « L’EMI est une question assez récente qui a d’abord émergé après les attentats de Charlie Hebdo. L’enjeu a refait surface avec l’émergence des fake news. Les contenus semblent de moins en moins vérifiables. Nous avons notamment travaillé avec l’association Image en bibliothèque et essayer de mobiliser les jeunes par les biais des enseignants. Mais, malgré leur posture, ils ont des difficultés à convaincre leurs élèves du bien fondé de leur paroles. »

Ludovic Touchard : « Je fais partie de l’ADEIF vidéo depuis 2002. J’organise des ateliers d’initiation à la réalisation audiovisuelle mais avec l’idée de développer l’esprit critique des participants, des enfants de grande section aux adultes. Ce n’est pas l’angle qu’on privilégie mais plutôt une prise de conscience du pouvoir des images. On essaie de montrer qu’avec des mêmes images on peut monter deux reportages différents. Il suffit juste de changer le commentaire. »

Martin Pierre : « Il faut savoir ce qu’on définit comme éducation aux médias. L’éducation à l’image est déjà présente depuis des décennies en France. Il ne faut pas se calquer sur ce qui est fait avec l’éducation nationale qui est une véritable usine à gaz. Gardons en tête les spécificités des médiathèques qui sont gratuites, ouvertes à tout le monde. Par ailleurs, c’est aux journalistes de s’occuper de la formation. Si j’ai un problème de fuite, j’appelle un plombier. Si j’ai un problème avec l’information, je me tournerais vers un journaliste. C’est un peu contradictoire tout de même. Il y 35 000 journalistes en France et leur chiffre est en baisse. Ils ont aussi un emploi du temps bien chargé. »

À RETENIR

Pour de nombreux organisateurs d’ateliers en médiathèque, les enseignants sont parfois difficiles à toucher. Certains sont allergiques au numérique, d’autres ont simplement du mal à se faire entendre auprès de leur élèves sur le sujet de l’EMI. D’un autre côté, les bibliothécaires ne se sentent pas toujours légitimes pour animer des ateliers sur les médias. Théoriquement, ils sont formés à l’analyse de l’information dans leur métier mais ils préfèrent co-construire l’EMI avec des journalistes. Le ministère de la Culture, présent à l’atelier, a insisté sur sa volonté de former des services civiques pour aider les bibliothécaires dans leur atelier d’EMI.

Louise Baliguet