Yannick Letranchant et Hervé Brusini ont défendu le rendez-vous traditionnel qu'est le 20h. Photo : Clara Gaillot

Retrouvez l’essentiel de la conférence « Le 20h, une institution en perpétuelle évolution. »

Avec Hervé Brusini, directeur en charge du numérique, de la stratégie et de la diversité au sein de la direction de l’information de France Télévisions et Yannick Letranchant, directeur exécutif en charge de l’information de France Télévisions.

LES ENJEUX

Depuis des décennies, la grand-messe du 20 heures n’a cessé de se réinventer. Les équipes de la direction de l’information du service public ont pour objectif de développer leur journal télévisé et de l’inscrire dans la modernité. On a souvent enterré le journal de 20 heures avant sa mort. L’objectif, pour Hervé Brusini et Yannick Letranchant est de prouver que le journal a encore de beaux jours devant lui. Celui qu’on considère comme étant une messe journalistique a une longue histoire depuis plus de 50 ans. Quoi de mieux qu’un retour en images sur les 50 dernières années de journal télévisé. La carte blanche a commencé par des extraits du 20h. L’objectif : montrer qu’à travers les âges, le journal a été présent sur tous les fronts, près des grands événements.

CE QU’ILS ONT DIT

Yannick Letranchant et Hervé Brusini : « On est dans des évolutions permanentes. Dans les années précédentes, on pouvait vivre sur un modèle pendant 4 ou 5 ans. Aujourd’hui, on est dans des évolutions beaucoup plus rapides. Il y a des ajustements constants. La direction de l’information fait des études pour remuscler le 20 heures. Il suffit d’accompagner le téléspectateur, avec des écrans, des titres et surtitres. Il existe de nombreux outils. Nous avons instauré le « À suivre ». Tout en évitant la pause publicitaire, ou toute interruption, on fidélise le téléspectateur pour quelques minutes. Couper le JT avec une page de pub n’est pas concevable. Au bout d’un moment, le modèle « À suivre » a eu un effet négatif. Si on ne propose pas des sujets intéressants, cela a un effet inverse que celui attendu. La rédaction travaille sur la structuration du journal. La forme est travaillée au service du fond. Il y avait une vraie demande du public pour du décryptage. Il voulait qu’on prenne le temps de leur expliquer les sujets. Avec l’apparition des réseaux sociaux, et des chaînes d’info en continu, le JT n’est plus le canal d’information qui informe vraiment. Nous devons avoir de la valeur ajoutée. Le 20h va développer sa présence numérique sur les réseaux sociaux, cela va passer par l’incarnation, un dialogue numérique entre les producteurs à l’antenne et les publics. Cela contribue aussi à l’éducation à l’information. »

Yannick Letranchant : « Nous utilisons de nouveaux outils, comme la 3D incrustée sur le plateau. Il faut que ça reste au service de l’éditorial, sans que ce soit un gadget ou un joujou. La réalité augmentée est souvent utilisée, mais toujours à bon escient. »

Hervé Brusini : « La part qu’on doit prendre dans l’éducation aux médias, notamment par le fact-checking est importante pour nous. La vérification des informations, que l’on développe dans le journal télévisé, participe à la crédibilisation du journalisme. 10 à 12 millions de téléspectateurs sont chaque soir devant un journal télévisé de 20 heures (TF1 et France 2 confondus). Si le 20h est mort, comme on le disait il y a peu de temps, alors vive le 20 heures. Tous les soirs, le présentateur, qui incarne son JT a rendez-vous avec des centaines de milliers de téléspectateurs. La star du 20 heures n’est pas son présentateur, c’est l’info ! »

À RETENIR

Face à«l’info-bésité », le 20 heures doit se distinguer, pour donner envie de le regarder lui plutôt qu’un autre. Plusieurs éléments et autres rendez-vous constituent un grand rendez-vous : le 20 heures et lui donnent une nouvelle jeunesse. Contrairement à certains discours, le 20 heures n’est pas mort. Si on cumule les audiences de TF1 et de France 2, 10 à 12 millions de Français regardent chaque soir la grand-messe du petit écran.

 

Clément Buzalka