Millennials : vidéos d'onformation virales

Guillaume Lacroix (Brut), Johan Hufnagel (Loopsider) et Emmanuel Chain (Monkey) décrypte les vidéos d’informations virales. Photo : Malvina Raud

Retrouvez l’essentiel de la conférence « À la poursuite des millennials : les vidéos d’informations virales ».

Animé par Chloé Woitier, journaliste médias au Figaro. Avec Emmanuel Chain, co-gérant de Éléphant et fondateur de Monkey ; Louis Daboussy, directeur éditorial de Konbini ; Johan Hufnagel, co-fondateur et directeur de la rédaction de Loopsider ; Guillaume Lacroix, co-fondateur et président directeur général de Brut.

LES ENJEUX

L’usage massif des réseaux sociaux a popularisé les médias sociaux et leurs vidéos au format carré adapté à l’usage du téléphone mobile. En France, Brut est un pionnier. Il produit ce qu’on appelle des vidéos d’informations virales. 90% d’entre elles sont visionnées sans le son et le texte à l’écran est suffisant pour transmettre une actualité ou un décryptage. Brut, Loopsider, Monkey, Konbini News : tous profitent d’un succès monstre chez les 18-35 ans. Les jeunes de cette tranche d’âge sont appelés les millenials. Ils ne regardent plus beaucoup la télévision et s’informent en priorité sur les réseaux sociaux.

CE QU’ILS ONT DIT

Emmanuel Chain : « Le positionnement de Monkey est de produire une vidéo par jour. On est dans le décryptage, l’approfondissement. On a commencé à la fin de l’été dernier. Nos vidéos, on met au moins 24h pour les produire, nous ne sommes pas dans l’immédiateté. Les millenials ont besoin de vidéos drôles mais ont aussi besoin de comprendre le monde. Pour le moment, on dépense mais on ne fait pas de recettes, on veut constituer une image de marque.»

Johan Hufnagel : « Nous publions entre 6 et 8 vidéos par jour chez Loopsider. On veut informer les lecteurs qui ne cherchent pas l’info mais ceux qui attendent qu’elle vienne à eux. On veut être un média d’information chaude mais on ne veut pas non plus faire de l’information comme les JT. Nous ne sommes pas non plus un média de complément même si on fait peu de sujets par jour. On veut se définir comme un média de curiosité et que les gens soient surpris. »

Guillaume Lacroix : « Quand Brut a démarré, nous étions une dizaine. Maintenant nous sommes plutôt cinquante. Nous avons ouvert un bureau aux USA, en Inde, une chaîne sport, une nature. Ce n’est pas nous qui avons inventé ce format de vidéos, ce sont les américains de Group 9, connu via NowThis. Ces derniers ont également travaillé sur le Huffington Post et Buzzfeed. Brut sera rentable en France à partir de cette année. Je pense que Brut est l’un des médias les plus féministes aujourd’hui. C’est quoi l’information pour nous ? De démarrer des conversations. Les gens n’en peuvent plus qu’on leur dise quoi penser. »

Louis Daboussy : « Nous sommes une quinzaine de personnes au total sur Konbini News. Nous avons une grande palette de formats. Des vidéos de 1 minute avec des images provenant d’autres médias et d’autres plus poussées incarnées par Hugo Clément, comme ceux que l’on a fait récemment sur Mayotte. Antonin André fait également un édito politique depuis peu. On s’est dit qu’une incarnation puissante était très importante. Beaucoup de vidéos se ressemblent, cet incarnation ressort et nous permet d’émerger. On essaie de prendre le meilleur de la télé et d’en casser les codes. »

À RETENIR

Brut et les autres médias à l’origine des vidéos virales sur les réseaux sociaux veulent alerter, sensibiliser. Alors que les JT n’arrêtent pas de clore et de fermer les sujets. Brut, Loopsider, Monkey et Konbini News affirment qu’ils ne font que les démarrer.

Il y a 3 ans, il était inconcevable de mettre plusieurs vidéos sans liens à la suite. Aujourd’hui, sur Snapchat ou Instagram, ça ne choque plus d’avoir ces vidéos. Tous ceux qui pensent que les millenials vont, en vieillissant, revenir à des supports traditionnels, se trompent d’après les quatre journalistes présents.

Louise Baliguet