Le métier de photojournaliste est depuis quelques années en crise. Elément central de l’univers de la presse, il ne fait pourtant l’objet d’aucune conférence lors de cette dixième édition des Assises du journalisme. Malgré leur absence, trois photojournalistes prennent la parole pour parler de leur profession et de son avenir. Pierre Morel travaille pour Le Monde, Les Jours ou encore Libération. Johanna de Tessieres est photojournaliste belge freelance depuis une dizaine d’année. Troisième rencontre de notre série.

« Je suis hyper curieuse de voir comment cela va se passer dans dix ans. Pour le moment, nous sommes dans une période charnière et nous cherchons un nouveau modèle pour continuer d’exister. Ce n’est pas une période facile mais elle est très enrichissante. Tout est à créer donc c’est assez excitant. L’une des choses qui m’inquiète pour l’avenir – et qui est un problème déjà existant – c’est le fait que des groupes de presse nous mettent la pression pour que nous filmions. C’est un peu comme s’ils ne croyaient plus en la photo. Personnellement, je refuse de faire de la vidéo, ce n’est pas mon métier. Mais l’avenir de la photo sur le web est une vraie interrogation avec la concurrence de la vidéo. »

Propos recueillis par Yleanna Robert et Manon Vautier-Chollet