Trois journalistes africains nous font partager leur vision de l’information et du journalisme dans les années à venir sur leur continent. Rencontre avec Makaïla Nguebla, journaliste originaire du Tchad et aujourd’hui accueilli à la Maison des Journalistes à Paris.

Makaïla Nguebla, journaliste originaire du Tchad. Crédit : Mathilde Errard

 

« Informer dans dix ans… le défi reste entier. Tant qu’il y aura des blocages de la part de certains régimes stricts en Afrique, la situation des médias n’évoluera pas. Aujourd‘hui encore la fibre optique, nécessaire pour recevoir Internet, est coupée par certains politiques. Ils redoutent que la population ait accès à des informations venues de l’étranger, susceptibles de critiquer et révéler des affaires concernant le gouvernement. Est-ce que la situation s’améliorera à l’avenir pour l’indépendance des médias et un accès libre à l’information ? Je suis un peu sceptique. Surtout que les pressions internationales des ONG ou des pays occidentaux sont assez faibles. Ils ont de nombreux intérêts dans les pays africains. Donc s’ils apportent leur soutien à des journaux qui critiquent ou remettent en cause le pouvoir, ils risquent de mettre en péril leurs intérêts commerciaux ou diplomatiques. »

Propos recueillis par Mathilde Errard et Naïla Derroisné