Alors que l’information se consomme de plus en plus en flux continu, l’éducation aux médias est primordiale. C’est pourquoi les Assises ont décidé d’en faire l’un des thèmes phares de leur neuvième édition. Nous avons été à la rencontre de jeunes pour recueillir leur parole. 

Antonin et Alexandre ont pu rencontrer les journalistes de Radio Campus. (Flora Battesti)

Antonin et Alexandre ont pu rencontrer les journalistes de Radio Campus. (Photo: F. Battesti)

« Je veux devenir journaliste parce que je souhaite apprendre aux gens de nouvelles choses, leur montrer les autres cultures. »  A l’atelier radio, une dizaine de collégiens discutent avec des journalistes de Radio campus. Les jeunes sont nombreux, en effet, à prendre part à cette première journée des Assises. S’ils sont venus pour mieux comprendre ce qu’est le métier de journaliste, ils apportent leur pierre à l’édifice : les élèves du collège Jean-Pierre Rameau de Tours présentent aux intervenants leur journal, le P’tit JP. Au collège Léon Delagrange, à Neuville-aux-Bois, c’est leur professeur d’histoire-géographie, Florian Kerneur, qui encadre, depuis un mois, le journal Zoom sur collège avec ses élèves de quatrième, qu’il prépare aussi au lancement d’une Web radio.

Les réseaux sociaux en dernier

Et les jeunes avec qui il monte ce projet sont déjà très intéressés par l’information. « J’écoute tout le temps la radio, raconte Vincent, 13 ans. Dès que je suis chez moi, je l’allume et j’écoute France info. » Pour la plupart de ces collégiens, la radio reste le support le plus diversifié – et ils n’ont que la station France Info à la bouche -, tandis que la télévision tourne en rond, particulièrement TF1 et France 2.  « Les JT sont restés trois jours en boucle sur le salon de l’Agriculture », leur reproche Antonin. Et pourtant, la plupart de leur temps libre, ils l’accordent au petit écran. Selon l’étude Junior connect, publiée par Ipsos, les jeunes de 7 à 19 ans n’étaient que 31%, en 2014, à être des « grands lecteurs » de titres de presse écrite.  Plus de 38% d’entre eux sont dits « très équipés » en smartphones et tablettes. 20% ne s’informent d’ailleurs que par ce canal.

Mais les réseaux sociaux ne semblent pas si présents dans la vie des collégiens de Léo Delagrange. « Je vais peu sur Facebook, explique Alexandre. Je m’en sers surtout pour parler à mes amis, et pas du tout pour m’informer.» « Moi, je n’ai pas Facebook ! » glisse Vincent au passage. Et s’ils trouvent de l’information sur le Web, c’est « par hasard, sur la page d’accueil d’Internet ». Pour eux, si les journaux sont avant tout l’apanage des plus vieux – selon Alexandre, « c’est souvent les personnes âgées ou pas modernes qui les lisent » -, ils ont encore de l’avenir. Comme l’estime Antonin, « les gens auront toujours besoin de sentir le papier entre leurs doigts. »

Sara GUILLAUME et Célia HABASQUE

(Vidéo: F. Battesti)