Retrouvez l’essentiel de la conférence « Médias et laïcité ». 

De gauche à droite : Jean Birnbaum, Jean-Louis Bianco, Dominique Gerbaud, Christophe Habas, Jean-François Kahn. Crédit photo : Noémie Lair

De gauche à droite : Jean Birnbaum, Jean-Louis Bianco, Dominique Gerbaud, Christophe Habas, Jean-François Kahn. Photo : Noémie Lair

Avec Jean-Louis Bianco, président de l’Observatoire de la laïcité, Jean Birnbaum, directeur du Monde des livres, Christophe Habas, vice-grand maître du Grand Orient de France et Jean-François Kahn, journaliste, écrivain et historien. Conférence animée par Dominique Gerbaud.

ENJEUX 

Les médias ont tendance à simplifier et à caricaturer le concept de laïcité. Pourtant, c’est une notion à prendre au sérieux, dans un contexte religieux tendu au sein de notre pays. Comment rendre compte au mieux des enjeux de laïcité alors que la simplification des notions est de plus en plus forte dans le système médiatique ?

CE QU’ILS ONT DIT 

Jean-Louis Bianco (Observatoire de la laïcité) : « Le système médiatique est ce qu’il est. La presse a la responsabilité partagée de montrer les débats en ne diabolisant pas l’adversaire. On peut avoir plusieurs conceptions de la laïcité, et sur la manière de l’appliquer, de la promouvoir. Mais la définition est claire « liberté de croire ou de ne pas croire ». On dit souvent que c’est un mot valise, mais malheureusement on a tendance à oublier ce qu’il y a dans la valise. Si on veut connaitre et défendre la laïcité, il y a un énorme travail à produire, notamment pour les journalistes.  »

Jean Birnbaum (Le Monde) : « Pour remettre la laïcité dans sa case, il faut avoir conscience de la puissance du religieux. Il faut le prendre au sérieux. Et le religieux est très présent dans la plume de certains journalistes. Il peut y avoir une relation entre la médiatisation et la religion. Ce qui est en cause dans les rapports entre médias et laïcité, c’est que les journalistes ont oublié de redonner une place à la religion. Et pourtant, les médias sont souvent accusés d’en faire trop sur la religion. »

Christophe Habas (Grand Orient de France) : « Nous attendons de la presse qu’elle joue un rôle pédagogique majeur, mais également critique. Il faut dire ce qu’est la laïcité, mais aussi ce qu’elle n’est pas. Elle n’est pas le bras masqué de l’Etat, elle n’est pas l’athéisme, et pas une anti-religion. Nous attendons des médias qu’ils affirment sa définition claire, juridique. Je demande aux médias d’arrêter de parler à tout bout de champ de « communauté ». A force de communautariser le discours, on crée des communautés. »

Jean-François Kahn (Journaliste, écrivain, historien) : « On ne peut pas dire les « médias ». Chaque rédaction traite cette notion de manière différente. »

CE QU’IL FAUT RETENIR 

La laïcité a plus que jamais besoin d’être définie et expliquée. Les médias ont une responsabilité partagé dans cette pédagogie citoyenne. Mais il ne faut pas penser que la simplification de la notion est un réalité pour toutes les rédactions. Certaines d’entre elles s’interrogent réellement sur la manière d’évoquer de la meilleure manière possible l’objet religieux.

 

Simon SOUBIEUX